Neel Jani (qui était au volant à l’arrivée) : "On m’a dit à la radio que la Toyota était arrêtée et on m’a demandé d’attaquer car je pouvais peut-être la rattraper. J’ai effectivement constaté que la Toyota n’avançait plus quand je suis passé. Le dernier tour m’a paru surréaliste. Je n’ai eu aucune émotion car je ne pouvais pas croire à la victoire : une panne dans le dernier tour, cela arrive tous les combien d’années ? J’ai dû effectuer un arrêt imprévu vers la fin de la course parce que j’ai eu un problème de pneus à l’avant gauche. Nous ne savions pas si c’était une crevaison, donc nous avons joué la sécurité car à ce moment-là, nous pensions que c’était perdu. Nous savions dès le départ que Toyota allait s’arrêter tous les 14 tours pour ravitailler, mais nous n’avons pas pu faire de même, par conséquent, notre seul espoir était de rattraper le temps perdu sur la piste. Pendant la journée, ce n’était pas possible, mais dans la nuit, nous étions plus rapides qu’eux. Jusqu’à la fin, je suis resté à fond, quasiment comme en qualifications car nous pensions qu’il pouvait peut-être se passer quelque chose avec la pression."

Marc Lieb : "Nous savions que Toyota était capable de ravitailler tous les 14 tours alors que nous, nous n’en avons jamais été capables. La course a été très difficile car nous avons dû attaquer dans toutes les conditions. C’est une histoire triste car Toyota aurait dû gagner. Je me suis déjà retrouvé dans une situation identique à celle de Toyota lors des 24 Heures du Nürburgring : à une minute de l’arrivée, notre voiture a cassé. Nous voulions les battre sur la piste car c’était notre seule chance. Nous avons pu rouler plus vite la nuit, mais les "slow zones" ne nous ont pas aidés. Je n’ai dormi que quelques minutes la nuit dernière. Je suis exténué."

Romain Dumas (seconde victoire après 2010 avec Audi) : "Le règlement a été modifié pour ralentir les voitures et on peut constater que cela a fonctionné puisque l’an dernier, nous étions en 3’17 alors que cette année, nous ne sommes pas descendus en-dessous de 3’21. Cela allait moins vite pour tout le monde en LM P1. Nous n’avons pas battu le record de la distance parcourue (qui tient depuis 2010, ndlr) pendant 24 heures car le départ a été donné derrière la voiture de sécurité et les "slow zones" ont été nombreuses. Sincèrement, boucler 300 ou 315 tours, cela n’a pas beaucoup d’importance : ce que tout le monde veut, c’est gagner ! Nous avons du mal à réaliser et nous avons de la peine pour Toyota. Dans quelques temps, tout le monde se souviendra du résultat. La victoire s’est présentée : on ne va pas dire non."

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