Après les 24 Heures de Daytona, comment voyez-vous ces 12 Heures de Sebring ?

Ce sera plus difficile car nous avons un pilote amateur dans la voiture, Jon Bennett. Il sera sur un tracé plus compliqué qu’à Daytona. Je pense qu’ici, à Sebring, les écarts seront plus importants, principalement par rapport aux DPi (la catégorie Prototype P regroupe les DPi, prototypes acceptés uniquement aux Etats-Unis, et les LMP2, ndlr), ce sera plus dur, notamment en vitesse pure. L’équipe CORE autosport pour laquelle je pilote (Oreca 07) est très bonne, mais les Cadillac sont un ton au-dessus. Nous allons aborder cette course de la même manière, c'est-à-dire essayer de « survivre » aussi longtemps que possible et, après dix heures, nous verrons où nous nous trouvons.

Au niveau de l’Europe, vous avez fait des essais récemment au volant de la Porsche 911 RSR que vous piloterez aux 24 Heures du Mans. Vous n’aviez plus été au volant de ce genre d’auto depuis longtemps. Comment ça s’est passé ?

C’est exact car l’année dernière, même si Porsche aurait aimé que je roule en GTE, j’avais encore envie de faire du proto (il a finalement fait les 24 Heures du Mans au volant de l’Alpine A470 n°36 de Signatech Alpine Matmut n°36, terminant 8e en LMP2 avec Gustavo Menezes et Matt Rao, ndlr). Cette année, je vais rouler avec Timo (Bernhard) au Mans et nous serons dans une belle structure, avec quatre Porsche 911 RSR. Je l’ai essayée il y a peu de temps à Abu Dhabi et elle n’est pas facile. Les GTE ont énormément progressé, elles sont plus rapides qu’avant. De plus, nous n’aurons que deux jours d’essais à Spa avant Le Mans, je pense que ce ne sera pas facile car on va enchaîner juste après.

La liste des 24 Heures du Mans a été dévoilée et 17 voitures composent le LMGTE Pro. Quel est votre regard sur cette catégorie ?

Pour moi, ce sera la catégorie à suivre au Mans ! Ce sont 17 voitures usine, pilotées uniquement par des pilotes usine. Tout le monde sera là pour gagner avec les moyens nécessaires. On ne trouve ce niveau qu’en LMGTE Pro, c’est un plateau tout simplement magnifique.

D’après vous, quels seront les points clés de cette course ?

Ce sera la voiture elle-même. Je ne suis pas capable de dire quel constructeur va gagner. Ford au Mans est toujours bien, ils ont brillé à Daytona, il n’y a pas de raison que ça change même si ce ne sera pas la même balance de performance qu’aux Etats-Unis. Corvette sera très certainement dans le coup, comme souvent. Ferrari reste une voiture avec un châssis performant. Chez Porsche, nous sommes plus irréguliers. Pour BMW, ça devrait être plus dur car c’est une voiture toute nouvelle, tout comme pour Aston Martin. Je compte donc trois à quatre constructeurs qui peuvent l’emporter, mais si on fait les comptes, ça fait encore plus de dix voitures pour la gagne, il n’y a pas assez de place sur le podium (rires).

Vous allez disputer Pikes Peak avec Volkswagen après les 24 Heures du Mans. Comment se sont faits les contacts ?

Volkswagen m’a contacté l’année dernière juste avant Pikes Peak. Mon but ultime est de faire cette course avec un constructeur. Mon idée de départ était de monter un moteur Volkswagen dans mon prototype puis nous sommes partis sur un idée de voiture électrique, ce qui n’est pas envisageable pour une équipe privée. Le constructeur allemand a donc décidé de tout faire et c'est la meilleure solution. Certains de mes mécaniciens seront impliqués dans ce projet. J’ai cependant insisté pour que mon équipe, RD Limited, ait le droit d’engager des voitures privées. Nous en aurons trois pour Laure Many, Raphaël Astier et Vanina Ickx.