Roger Penske : "Le Mans, la course des courses" (2/2) - Un défi qui reste à accomplir
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Roger Penske : "Le Mans, la course des courses" (2/2) - Un défi qui reste à accomplir

Le 21 février, le Royal Automobile Club (RAC) de Grande-Bretagne a reçu un hôte de marque en la personne de Roger Penske, l'un des propriétaires les plus couronnés du sport automobile américain. Lors de cet entretien exclusif publié en deux épisodes, celui-ci n'a pas fait mystère d'un prochain objectif : les 24 Heures du Mans. Dans cette seconde partie, Roger Penske évoque la stratégie qui serait la sienne dans le cas d'un futur retour dans la Sarthe.

Depuis sa dernière visite au Mans en 1971, Roger Penske est devenu l'un des personnages les plus puissants du paysage automobile d'outre-Atlantique. Les nombreuses activités de Penske Corp emploient actuellement 60 000 personnes.

Sur le plan sportif, Roger Penske cumule plus de 500 victoires, toutes disciplines confondues, et pas des moindres... Il détient notamment le record de victoires aux 500 miles d'Indianapolis (17), a remporté toutes les grandes classiques du sport automobile américain (500 miles et 24 Heures de Daytona, Brickyard 400)... Avec une mention spéciale, côté endurance, pour les 12 Heures de Sebring 2008 où, avec le prototype LMP2 RS Spyder de Porsche, il bat à la surprise générale les équipes d'usine LMP1 de Peugeot et Audi, avec au volant Timo Bernhard, Emmanuel Collard et Romain Dumas.

Parmi les pilotes actuels de Roger Penske en monoplace figure le Français Simon Pagenaud qui, lorsqu'il a été titré sous les couleurs de Team Penske en IndyCar en 2016, n'a pas manqué de rappeler que, chaque matin au réveil, il pensait aux 13 secondes qui l'avaient séparé de la victoire aux 24 Heures du Mans 2011 (Peugeot 908) ! Et en 2018, le Colombien Juan Pablo Montoya, pilote Penske en endurance outre-Atlantique, est venu pour la première fois dans la Sarthe, au volant d'une Ligier de United Autosports. Deux éclaireurs de très haut vol... en vue d'un retour de Roger Penske qui, à 82 ans, pense toujours aux 24 Heures du Mans ?

"Le Mans c'est le défi numéro 1, le défi que je n'ai pas encore réussi"
Roger Penske

Parlez-vous régulièrement des 24 Heures avec Simon Pagenaud ?

Roger Penske : "Bien sûr, il veut que nous allions au Mans. Sa passion, et le fait qu'il soit français font de lui l'un des meilleurs pilotes du monde, et il y a beaucoup d'intensité quand nous parlons du Mans. C'est un de mes objectifs, et un objectif que nous n'avons pas réussi en tant qu'équipe, alors que nous avons gagné beaucoup d'autres courses dans le monde et j'espère qu'avec les nouveaux règlements, nous aurons l'opportunité de courir au Mans."

Quel retour avez-vous reçu de Juan Pablo Montoya après ses premières 24 Heures du Mans l'an dernier ?

"Il voulait y aller, il me l'a demandé et j'ai été à 100 % d'accord. Avoir des membres de notre équipe aux 24 Heures du Mans avec des gens qui ont déjà couru là-bas est important, ce n'est pas quelque chose qu'on peut essayer, c'est la course des courses. Juan Pablo a été très positif. Si nous allons au Mans, avant de faire courir un prototype, nous viendrions probablement d'abord en GT avec nos pilotes, pour être sûrs d'assimiler cette course en tant qu'équipe."

Des rumeurs ont fait état de conversations entre Jeff Gordon (quadruple champion NASCAR et vainqueur des 500 miles et des 24 Heures de Daytona. Ndlr) et vous à propos du Mans. Qu'en a-t-il été exactement ?

"Durant les essais d'avant-course à Daytona (il s'agit de la course NASCAR des 500 miles, disputée le week-end précédant la visite de Roger Penske au Royal Automobile Club de Grande-Bretagne. Ndlr), il m'a demandé s'il y avait une chose que je n'avais pas encore réussie, et je lui ai parlé du Mans. Il m'a répondu qu'il aimerait être mon pilote et j'ai également reçu un sms de son ancien chef d'équipe Ray Evernham, qui disait qu'il était aussi prêt à venir en tant que mécanicien ! (sourire)"

Pour vous, les 24 Heures du Mans sont-elles votre ultime histoire inachevée, ou votre ultime défi en tant que patron d'écurie, si l'on considère le palmarès impressionnant de Team Penske ?

"Le Mans, c'est le défi numéro 1, le défi que je n'ai pas encore réussi. C'est une épreuve au retentissement mondial, que je place au sommet avec les 500 miles d'Indianapolis. A titre personnel et collectif pour toute l'équipe, ce serait une opportunité incroyable, et j'espère que nous l'obtiendrons parce qu'il ne s'agit pas d'y aller une seule fois, il faut vraiment s'impliquer. Je dois toutefois me montrer prudent, car cela ne doit pas porter préjudice aux autres championnats que nous disputons. C'est une course de légende, avec des pilotes et des équipes de classe mondiale et je pense que les nouveaux règlements offriront plus de compétition pour la victoire."

 

Remerciements particuliers à Louis Monnier, Ben Cussons (Président du Royal Automobile Club de Grande-Bretagne) et à Roger Penske.

 

Photo (Louis Monnier / ACO) - Un mois avant la visite de Roger Penske au Royal Automobile Club de Grande-Bretagne, ses prototypes Acura avaient terminé aux deuxième et troisième places des 24 Heures de Daytona, le premier rendez-vous international de l'année de l'endurance.

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