Pink Floyd et les 24 Heures du Mans (2/2) – Les aventures de Nick Mason et Steve O’Rourke
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Pink Floyd et les 24 Heures du Mans (2/2) – Les aventures de Nick Mason et Steve O’Rourke

L’année 1979 fut une année marquante pour Pink Floyd. Outre la sortie du double album The Wall, deux de ses membres ont disputé cette année-là leurs premières 24 Heures du Mans. Après de beaux débuts (ils sont tous les deux à l’arrivée), son manager Steve O’Rourke et son batteur Nick Mason seront des fidèles de la Sarthe jusqu’aux années 1990.

Agés respectivement de 35 et 39 ans lorsqu’ils disputent leurs premières 24 Heures en 1979, Nick Mason et Steve O’Rourke comptent cinq et huit participations sarthoises. Mais ils ne partagent qu’une seule fois le volant d’une même voiture, une BMW M1 en 1982.

« A mon avis, Steve et moi n'avons fait qu'une seule fois équipe ensemble car nous avions des opportunités différentes », analyse Nick Mason. Car Steve O’Rourke a décidé de voir grand, non seulement en s’engageant sous ses propres couleurs d’EMKA, la société qu’il avait créée en 1968 pour gérer la carrière de Pink Floyd (ainsi nommée d’après les premières lettres des prénoms de ses deux filles, Emma et Katherine), mais aussi en alignant son propre prototype.

PHOTOS (D.R. / ARCHIVES ACO). CI-DESSUS : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, SAMEDI 19 & DIMANCHE 20 JUIN 1982. Pour leur unique participation commune, Nick Mason et Steve O'Rourke ont hélas été contraints à l'abandon au volant de cette BMW M1. CI-DESSOUS : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, SAMEDI 15 & DIMANCHE 16 JUIN 1985. Steve O'Rourke signe le meilleur résultat de son prototype EMKA avec la onzième place du général, associé à Tiff Needell et Nick Faure.

« Steve tenait absolument à faire courir son projet EMKA-Aston Martin, poursuit Nick Mason. Il l'a financé avec des sponsors, et avait besoin de pilotes professionnels pour que ça fonctionne. Lorsqu'un gentleman-driver veut faire les 24 Heures, il a besoin de partenaires financiers et quand il en trouve, vient la responsabilité de faire du bon travail, et donc de faire venir au volant des talents supplémentaires. » Propulsée par un V8 Aston Martin 5.3 litres, l'EMKA termine la course à l'issue de ses deux participations (17e en 1983 puis 11e en 1985).

"Pour courir les 24 Heures du Mans, un gentleman-driver a la responsabilité de faire du bon travail, et donc de faire venir au volant des talents supplémentaires."
Nick Mason (Pink Floyd)

Nick Mason a quant à lui reçu le drapeau à damier manceau à l’issue de ses deux premiers départs (18e en 1979, 22e en 1980), à chaque fois au volant d’une Lola qui lui permet également de terminer deuxième puis troisième de la catégorie des prototypes 2 litres, en quelque sorte les glorieux ancêtres des LMP2 d’aujourd’hui. Parmi les voitures qu’il a pilotées dans la Sarthe, ce sont précisément deux prototypes qui gardent sa préférence : « Je dirais que ça se partage entre la Lola, qui était facile à gérer, et bien sûr la Porsche 956 Canon de 1984. Elle était vraiment sensationnelle et tellement stable. »

Outre ses deux arrivées avec son propre prototype EMKA-Aston Martin, Steve O’Rourke termine douzième en 1979 puis 23e en 1980. Pour sa dernière participation, il termine au pied du podium en 1998, avec une quatrième place sur une McLaren F1 GTR partagée avec Bill Auberlen et Tim Sugden. « Je dois dire que j’en ai quand même été un peu jaloux, s'amuse Nick Mason, tout de même admiratif des moyens mis en œuvre par son défunt ami et manager (Steve O’Rourke est décédé en 2003). C'est un superbe effort. Comme je le disais, il est parvenu à réunir tous les éléments pour obtenir ce résultat. Il n'y aurait eu aucune place pour moi dans cette équipe. »

PHOTOS (D.R. / ARCHIVES ACO). CI-DESSUS : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, SAMEDI 16 & DIMANCHE 17 JUIN 1984. Pour ses cinquièmes et dernières 24 Heures, Nick Mason est au volant de la Porsche 956, dominatrice au Mans à cette époque, associé à Richard Lloyd et René Metge. CI-DESSOUS : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, SAMEDI 6 & DIMANCHE 7 JUIN 1998. Son top 5 au volant de la McLaren F1 GTR aura été une juste récompense des efforts de Steve O'Rourke, qui était même devenu constructeur au milieu des années 1980.

 

Eminent connaisseur de voitures de compétition de toutes époques, Nick Mason a inauguré sa collection personnelle avec la mythique Ferrari GTO, qui fait partie des voitures qui lui sont particulièrement chères : « L'Aston Martin Ulster, parce que c'est la première voiture que j'ai conduite en course et que je pilote toujours aujourd'hui, tout comme mon épouse et mes enfants ; la Maserati Birdcage, parce que j'ai livré à son volant l'une de mes meilleures prestations, dans le cadre d'une course de support au Grand Prix de Silverstone ; la troisième est la Ferrari GTO parce qu'on peut courir avec, on peut faire des sorties sur route, on peut faire des mariages avec... cette voiture me rend intelligent ! »

Parmi les voitures vues récemment aux 24 Heures du Mans, Nick Mason s’est déclaré particulièrement séduit par la Ford GT : « C'est le genre de voiture qui me parle, car on peut la conduire à la fois sur route et sur piste. » En 2016, il fut un spectateur des 24 Heures d’autant plus attentif que son gendre Marino Franchitti, époux de l’une de ses filles, figurait parmi les pilotes d’usine Ford !

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