Les 12 Heures de Sebring n'ont pas failli à leur réputation ! Selon l'adage : si on tient 12 heures à Sebring, on peut tenir 24 heures partout ailleurs. Entre changements incessants de l'asphalte au béton, bosses qui provoquent d'énormes vibrations et chaleur floridienne (la température du circuit est montée jusqu'à 47 degrés), les mécaniques sont mises à rude épreuve.

Une seule voiture de la catégorie reine Prototype n'a connu aucune alerte : la Nissan DPi n°22 d'Extreme Speed Motorsports, aux mains expertes de Nicolas Lapierre, Johannes van Overbeek et Luis Felipe "Pipo" Derani, qui célèbrent tous trois leur second succès à Sebring. Le premier s'était imposé au volant d'une Peugeot 908 HDi FAP engagée par Oreca en 2011 à une époque où l'American Le Mans Series n'avait pas encore fusionné avec le GrandAm pour devenir l'IMSA WeatherTech SportsCar Championship, tandis que ses coéquipiers étaient montés sur la plus haute marche du podium en 2016, déjà avec Extreme Speed Motorsports, mais avec une Ligier JS P2.

Les trois hommes ont connu une course tranquille et ce n'est que grâce aux onze interventions de la voiture de sécurité que les cinq premiers terminent dans le même tour alors qu'aux 24 Heures de Daytona fin janvier, celle-ci s'était montrée discrète. Comme lors de la manche d'ouverture de la saison américaine, Mike Conway (Cadillac DPi n°31), pensionnaire habituel de Toyota, monte sur le podium, même s'il descend de la deuxième à la troisième marche, tandis que Romain Dumas (Oreca LMP2 n°54), double vainqueur des 24 Heures du Mans, échoue au pied du podium.

C'est aussi au pied du podium GTLM (GT Le Mans) que Ford a franchi la ligne d'arrivée avec la meilleure représentante de la GT, laissant les lauriers à Porsche qui place ses deux voitures aux première et troisième place et inscrit son premier succès depuis 2014. Seule la BMW M8 n°25 de Connor de Phillippi, Alexander Sims et Bill Auberlen, partie de la pole, a pu s'intercaler entre la 911 RSR n°911 de Nick Tandy, victorieux au classement général aux 24 Heures du Mans en 2015, Patrick Pilet et Frédéric Makowiecki et la voiture soeur n°912 de Gianmaria Bruni, qui a pourtant perdu une partie de la carrosserie sur la piste, Laurens Vanthoor et Earl Bamber.

De bon augure pour la marque bavaroise qui fera son grand retour aux 24 Heures du Mans cette année avec la M8 qui a fait ses débuts à Daytona même si la seconde voiture a rencontré des problèmes techniques à l'image d'une des deux Ford GT et d'une des deux Corvette. La 66e édition des 12 Heures de Sebring a mis fin à la série de trois victoires consécutives du constructeur américain qui finit au 6e rang de la catégorie, derrière la seule représentante de Ferrari, la 488 GTE de Risi Competizione.

Le cheval cabré s'est tout de même illustré dans la catégorie GTD avec la deuxième place de la Ferrari 488 GT3 n°63 de Scuderia Corsa, victorieuse au Mans en 2016 en LMGTE Am, juste derrière la Lamborghini Huracán n°48 de Paul Miller Racing et devant la Mercedes n°33 de Jeroen Bleekemolen, Ben Keating et Luca Stolz, qui disputeront les 24 Heures du Mans avec une Ferrari 488 GTE en LMGTE Am.

Les concurrents de l'IMSA WeatherTech SportsCar Championship vont traverser les Etats-Unis pour le prochain rendez-vous dans les rues de Long Beach, en Californie, le 14 avril.

Résultats

Photo (David Bristol) : Nicolas Lapierre, Johannes van Overbeek et "Pipo" Derani célèbrent leur victoire aux 12 Heures de Sebring 2018.