Les moments de grâce aux 24 Heures du Mans - Les derniers tours
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Les moments de grâce aux 24 Heures du Mans - Les derniers tours

Dans cette nouvelle série historique dédiée aux 24 heures du Mans, voici les plus beaux moments de grâce que le circuit ait vu pour les plus belles émotions du public.

L’édition 2016 des 24 Heures aura témoigné du suspense « hitchcockien» qui fait de cette course unique une légende sans cesse renouvelée. Quelques fins de course ont eu un tel degré de dramaturgie qu’elles méritent d’être contées.

 

1933 - Les Italiens du dernier tour

Luigi Chinetti et Tazio Nuvolari s’affrontent, tous deux sur Alfa Romeo 8C, la machine à gagner du moment. La course a été intense et âprement disputée. A l’heure du final, les deux hommes sont dans le même et ultime tour. La voiture de Chinetti est un peu plus fraîche que celle de Nuvolari, dont le réservoir percé a été colmaté... au chewing-gum et au savon de Marseille. En tête à l’entame du dernier tour, Chinetti se fait déborder juste avant Mulsanne. Dans le sillage de son rival, il imagine le reprendre à Arnage, hélas notre freine-tard part en tête à queue et repart toujours derrière, jouant son va-tout à Maison Blanche.

La manœuvre est en passe de réussir lorsque sur la voie de dépassement un concurrent termine son calvaire au ralenti avec une voiture agonisante. Luigi freine et se contente de la deuxième place, 401 mètres derrière le "Campionissimo" qui une fois à terre lui fait la leçon : « ma, tou conduit avé tes pieds, tou avais la voitoure pour gagner, alors ! ».

Chinetti ravale sa rancœur et rétorque que son mécène lui donne cependant la grosse somme promise, ayant vu la manoeuvre désespérée qui devait lui donner la victoire et pour enfoncer le clou, Luigi déclare : « depuis ce week-end j’ai une nouvelle amie, la compagne d’un des commentateurs, tant qu’on l’entend au micro, on est tranquille. »

 

1977 - Jürgen Barth, la victoire au ralenti

Nous l’avons vu dans les remontées d’anthologie, la course de Jacky Ickx fut un festival, certes, mais à trop cravacher la monture, celle-ci craque à l’entame de la dernière heure. Un piston est touché et la décision est prise de déconnecter ce dernier, d’attendre l’ultime tour pour franchir la ligne d’arrivée dans les délais impartis (c'est-à-dire quitter le stand 10 minutes auparavant), franchir une première fois la ligne avant 16 heures et effectuer le dernier tour en moins de quatre fois le temps réalisé aux essais.

Jürgen Barth est pilote officiel Porsche et ingénieur, c’est à lui que revient le terrible destin de jouer la victoire au bout du suspense. Pour l’aider dans sa tâche, un chronomètre a été scotché sur le moyeu du volant, terrible compte à rebours que Jürgen gère avec maestria, imperturbable.

La victoire n’en sera que plus belle et, pour la première fois dans l’histoire, un équipage à trois pilotes l’emporte, dont l’un termine sur une autre voiture que celle avec laquelle il avait pris le départ. 

 

1980 - Le pot de terre contre le pot de fer

Cette année-là, Jean Rondeau et ses 15 compagnons surdoués affrontent les 1 200 ingénieurs de chez Porsche et l’histoire se déroule plutôt bien pour le petit « poucet ». A deux heures de l’arrivée, Jean Rondeau, sous des trombes d’eau,  part en tête-à-queue dans la courbe Dunlop et évite le contact avec les rails.

Un vrai miracle... mais le solénoïde du démarreur donne des signes de lassitude depuis déjà quelques relais et il ne tient qu’à lui que l’aventure s’arrête. A la énième sollicitation, le moteur rugit et Jean termine son relais épuisé. Jean-Pierre Jaussaud, en meilleure forme, repart pour ce qui doit être une marche triomphale. Hélas la pluie redouble.

Il part à la faute après Arnage et… cale à l'équerre après 300 m d’aquaplaning. Le miracle aura lieu, après la fatidique troisième sollicitation, le démarreur répond et Jean-Pierre repart, conduisant « sur des œufs » car parti en slicks : un pari gagnant qui permet d’écrire une des plus belles pages de l’histoire des 24 Heures du Mans.

Photo by Archives / ACO

 

Retrouvez les moments de grâce des 24 heures du Mans lors des premiers tours.

Retrouvez également les plus belles remontées de l'histoire des 24 heures du Mans.

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