Lone Star Le Mans : trois histoires des 24 Heures du Mans et du Texas
Retour

Lone Star Le Mans : trois histoires des 24 Heures du Mans et du Texas

Le Texas et le Circuit des Amériques d’Austin accueillent ce week-end Lone Star Le Mans, cinquième manche du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA. Le « Lone Star State » (« l’Etat de l’étoile solitaire ») occupe une place singulière non seulement dans l’histoire des Etats-Unis, mais aussi dans celle du sport automobile et des 24 Heures du Mans. Un de ces représentants, Ben Keating sera au départ dimanche de Lone Star Le Mans.

Seul Etat des Etats-Unis à avoir été une république indépendante (de 1836 à 1845), le Texas a toujours été riche de personnalités hors norme : héros du siège de Fort Alamo, chefs militaires de la Seconde Guerre mondiale (Dwight Eisenhower, Chester Nimitz), l’un des groupes les plus célèbres de l’histoire du blues-rock (ZZ Top), comédiens oscarisés (Tommy Lee Jones, Matthew McConaughey, Forest Whitaker, Renee Zellweger)… Et le sport automobile ne fait pas exception à la règle, avec trois Texans ayant écrit de belles pages de la saga de l'endurance et des 24 Heures du Mans : AJ Foyt, Jim Hall et Ben Keating, qui sera d'ailleurs sur la grille de la 5e manche du Championnat du monde d'endurance de la FIA 2019-2020.

AJ Foyt, le « super palmarès » de « Super Tex » – Icône en son pays toutes disciplines sportives automobiles confondues, Anthony Joseph « AJ » Foyt Jr, également surnommé « Super Tex », est le seul pilote à avoir inscrit à son palmarès les 24 Heures du Mans et les deux grandes classiques des circuits ovales d’outre-Atlantique : les 500 miles d’Indianapolis et les 500 miles de Daytona. En 1967, le natif de Houston s’impose à dix jours d’intervalle en Indiana et dans la Sarthe, puis en 1972 dans le grand rendez-vous de la série Nascar. Après être devenu en 1977 le premier quadruple vainqueur des 500 miles d’Indianapolis (dont il détient également le record de participations), il étoffe son palmarès en endurance à l’approche de la cinquantaine, avec deux victoires aux 24 Heures de Daytona (1983 et 85) et une aux 12 Heures de Sebring (1985). Aujourd’hui âgé de 85 ans, AJ Foyt est toujours actif en tant que propriétaire d’écurie : en 2020, il fera courir dans la série monoplace IndyCar le Manceau Sébastien Bourdais.

PHOTO CI-DESSUS (D.R. / ARCHIVES ACO) : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, ARRIVEE, DIMANCHE 11 JUIN 1967. Moins de deux semaines après son troisième succès aux 500 miles d'Indianapolis, AJ Foyt (au volant) remporte les 24 Heures du Mans pour sa première et unique participation. Il ne reviendra dans la Sarthe qu'en 2017, pour la célébration du demi-siècle de cette victoire partagée avec Dan Gurney (assis sur le capot, tourné vers Foyt).

Jim Hall, l’imagination au pouvoir – Héritier d’une grande fortune du pétrole originaire d’Abilene né, comme AJ Foyt, en 1935, Jim Hall débute d’abord comme pilote avant de devenir constructeur en 1961, sous le nom de Chaparral. Après de nombreux succès en courses aux Etats-Unis, Jim Hall se lance en Championnat du Monde des Marques. Pour sa première apparition au Mans en 1966, trois ans après les débuts sarthois de Jim Hall en tant que pilote au volant d’une Ferrari du NART, Chaparral fait appel aux talents de Phil Hill, premier Américain de naissance vainqueur des 24 Heures, et au Britannique Mike Spence. Parallèlement, Jim Hall est l’un des premiers à se pencher sur les ailerons mobiles, avant même que la Formule 1 ne s’y intéresse. Ainsi équipée, sa Chaparral 2F s’immisce dans le grand duel Ford-Ferrari des 24 Heures du Mans 1967 en se qualifiant en première ligne. Mais les deux voitures de Jim Hall sont contraintes à l’abandon. En fin de saison, Phil Hill et Mike Spence remportent les 1000 km de Brands Hatch, dernière épreuve du Championnat du Monde des Marques disputée avant la limitation à trois litres de la cylindrée des prototypes. On ne reverra plus Chaparral dans la Sarthe, mais l’aventure de Jim Hall en sport automobile est loin d’être terminée. En 1970, il présente la 2J, équipée de deux ventilateurs destinés à faire le vide sous la voiture. Et en 1980, la 2K devient la première monoplace à effet de sol victorieuse des 500 miles d’Indianapolis. Le monde de l’endurance n’a pas oublié les prototypes spectaculaires de Chaparral : Jim Hall a officié comme Grand Marshal de l’édition 2015 de Lone Star Le Mans, qui accueillait à la fois le Championnat du Monde et la série d’endurance américaine IMSA.

PHOTO CI-DESSUS (D.R. / ARCHIVES ACO) : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, 10 & 11 JUIN 1967. L'efficacité de son spectaculaire aileron mobile a fait de la Chaparral 2F, propulsée par un V8 Chevrolet de 7 litres, l'une des grandes attractions de la 35e édition des 24 Heures du Mans. Les deux exemplaires engagés étaient pilotés par Phil Hill-Mike Spence (n°7) et Bob Johnson-Bruce Jennings (n°8), ici à l'image devant la Ferrari de Michael Parkes et Ludovico Scarfiotti, deuxième à l'arrivée.

Ben Keating, entre GT et prototype – Né en 1971 à Tomball, dans la banlieue de Houston, Ben Keating débute en compétition en 2006, à 35 ans, après avoir prolongé une longue tradition familiale de concessionnaires Ford. Il découvre les 24 Heures du Mans en 2015 au volant d’une Viper GTS-R, avant de passer en LMP2 sur Riley (2016) puis Oreca (2017). En 2018, il revient en GT et signe son premier podium sarthois, avec la troisième place de la catégorie LMGTE Am sur une Ferrari 488 GTE sous les couleurs de Keating Motorsports, en collaboration avec Risi Competizione, également basé au Texas. Ces dernières semaines, Ben Keating a marqué l’endurance par deux belles performances. En décembre dernier, son relais de trois heures en début de course a grandement contribué à la victoire de la Porsche de Team Project 1 en LMGTE Am lors des 8 Heures de Bahreïn, quatrième manche du Championnat du Monde d’Endurance FIA. Puis en janvier, il termine troisième des prototypes LMP2 (10e du général) aux 24 Heures de Daytona, après avoir signé la pole position de la catégorie. Sur le Circuit des Amériques à Austin, Ben Keating fera équipe sur la 911 RSR n°57 de Team project 1 avec le Brésilien Felipe Fraga et le Néerlandais Jeroen Bleekemolen, ses coéquipiers aux 24 Heures du Mans l'an passé. 

PHOTO CI-DESSUS : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, 15 & 16 JUIN 2019. Après son podium LMGTE Am sur Ferrari en 2018, Ben Keating est le premier propriétaire d'écurie à engager une Ford GT dans cette catégorie. Un moment particulier pour le pilote texan, dont la famille est concessionnaire de la marque à l'ovale bleu depuis trois générations !

N'oublions pas Carroll Shelby, le pilote constructeur texan incarné par Matt Damon dans le film Le Mans 66, lauréat de deux Oscars.
Pour en savoir plus sur l'homme qui, vainqueur aux 24 Heures 1959 en tant que pilote avant, en tant que patron d'écurie, d'offrir à Ford ses deux premières victoires aux 24 Heures du Mans en 1966 et 67, rendez-vous ci-dessous :

Les vies multiples de Carroll Shelby

Les essais libres et les qualifications de « Lone Star Le Mans » sont programmés samedi.

Le départ de la course sera donné dimanche, à 12 h 00 (heure locale, 19 h 00 en France).  

Partenaire Majeur

Partenaires premium

Partenaires officiels

Tous les partenaires