La catégorie LM P2 s'inscrit à l'origine dans la continuité de la catégorie LMP 675 des années 2002-2003, avant d'évoluer successivement vers des poids de 750, 775 puis 825 kg. Avant la reprise de ses activités par Oreca en 2008, le Sarthois Yves Courage fut l'un des constructeurs les plus actifs de la catégorie, avec la collaboration de l'ingénieur Paolo Catone, l'une des grandes figures des 24 Heures du Mans du dernier quart de siècle, avec notamment Peugeot et Toyota.

Alors que désormais, seuls quatre marques sont mandatés à partir de 2017 pour la construction des châssis LM P2 (Oreca, Onroak Automotive, Dallara et Riley/Multimatic), la catégorie a également offert de belles histoires et victoires aux constructeurs français.

Alpine 2013-2016 : une légende réinventée - Depuis 2013, la catégorie LM P2 écrit les nouveaux chapitres de l'une des plus belles histoires du sport automobile français. Alpine fait son retour en piste avec un prototype basé sur le châssis Oreca 03. Baptisé A450, en référence au 50e anniversaire de la première apparition mancelle de la marque, il est confié à l'équipe française Signatech. Dès lors, l'ascension de Signatech Alpine est aussi méthodique qu'implacable : deux titres consécutifs en European Le Mans Series (2013 et 2014), podium au Mans (troisième en 2014), première victoire en catégorie LM P2 en Championnat du Monde d'Endurance (Shanghai 2015)... En 2016, la A450 cède la place à la A460 (cette fois sur base d'Oreca 05) pour une saison de rêve couronnée par la victoire de la catégorie aux 24 Heures du Mans et le Trophée Endurance FIA des Pilotes et Equipes LM P2 en Championnat du Monde.

Ligier 2014-2016 : une autre histoire française - Après avoir remporté en 2013 avec son équipe OAK Racing et son châssis Morgan la catégorie LM P2 à la fois aux 24 Heures du Mans et en Championnat du Monde d'Endurance, Jacques Nicolet et Onroak Automotive, la branche constructeur de OAK Racing, se lancent un nouveau défi : ressusciter le nom de Ligier aux 24 Heures du Mans. Ainsi naît le prototype JS P2, qui débute aux 24 Heures du Mans 2014. Après la pole position de l'exemplaire de Thiriet by TDS Racing et un long leadership pour la voiture de OAK Racing, la première nommée termine finalement deuxième. Trois Ligier JS P2 figurent dans le top 10 de la catégorie, avec aussi le trio David Cheng-Ho Pin Tung-Adderly Fong, premier équipage 100 % chinois à l'arrivée des 24 Heures. Grâce à l'équipe russe G-Drive Racing, la Ligier JS P2 signe un autre podium sarthois, avec la troisième place en 2015. Mais, bien que titré en LM P2 en Championnat du Monde d'Endurance cette même année (puis en Asian Le Mans Series à l'issue de la saison 2016-2017), elle ne s'imposera jamais dans la Sarthe.

Morgan 2013-2016 : entre prototype français et sportive anglaise - Né OAK Pescarolo, le prototype conçu par Onroak Automotive devient Morgan en 2012, à la suite d'un partenariat avec le constructeur britannique de voitures de sport fondé en 1910. En 2013, OAK Racing signe un doublé en LM P2 aux 24 Heures du Mans, avant de remporter les titres des pilotes et des équipes de la catégorie en Championnat du Monde d'Endurance. Trois ans plus tard, pour sa dernière apparition sarthoise avant la nouvelle réglementation imposant des cockpits fermés, la Morgan est au coeur du défi de Frédéric Sausset. Allocataire du 56e Stand, qui accueille un prototype innovant courant hors classement, le pilote quadri-amputé boucle le double tour d'horloge sarthois, associé à Christophe Tinseau et Jean-Bernard Bouvet.

Outre ce prototype "manceau franco-anglais", un autre constructeur 100 % britannique s'est également bâti un superbe palmarès en catégorie LM P2... Une histoire à découvrir dans le troisième et dernier épisode de cette saga.

 

Cliquez ci-dessous pour découvrir le premier épisode :

Les constructeurs LM P2 au Mans 2008-2016 (1) - Porsche, Honda et Oreca

 

Photo : A la fois lauréate en 2016 des 24 Heures du Mans et du Championnat du Monde d'Endurance, l'Alpine A460 cèdera sa place en 2017 à la A470, qui bénéficiera pour la nouvelle réglementation de la catégorie d'une augmentation conséquente de sa puissance.