Gabriel Aubry (Jackie Chan DC Racing) : "Une chose est sûre, je serai au Mans en 2019 !"
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Gabriel Aubry (Jackie Chan DC Racing) : "Une chose est sûre, je serai au Mans en 2019 !"

Gabriel Aubry est un jeune homme comblé puisque tout lui réussit cette année en endurance, enfin presque. En effet, il a remporté les 6 Heures de Silverstone et est actuellement 2e du Trophée Endurance FIA des Pilotes LMP2 avant la manche de Shanghai (Chine) ce week-end. Seule ombre au tableau : les 24 Heures du Mans, course qu'il a disputée pour la première fois cette année sans succès. Il a aussi roulé au sein d'IDEC Sport en ELMS à la place de Paul Lafargue, blessé, au volant de l'ORECA 07-Gibson n°28.

Cette saison vous êtes en monoplace et en endurance. Vous le dites vous-même, votre saison en GP3 Series est difficile (18e au classement général). L’endurance est-elle une sorte de bouffée d’oxygène pour vous ?

« Je dirais oui car c'est ma passion et c’est pour cela que je fais du sport automobile. Ensuite, au regard des résultats en Championnat du Monde d’Endurance (WEC) et en European Le Mans Series (ELMS), c’est vrai que c’est une bouffée d’oxygène mais je suis certain que mes performances en endurance sont bonnes grâce à ma saison en GP3. Même si les résultats ne sont pas là, j’ai néanmoins beaucoup appris dans cette catégorie et ça me servira très longtemps. »

Vous avez disputé les 24 Heures du Mans cette année, une course très spéciale pour vous…

« C’est la plus belle course du monde, sans aucun doute, mais aussi la plus compliquée, la plus inattendue car il peut tout arriver en 24 heures. C’est la première fois que je la faisais en tant que pilote et j'ai appris de manière assez violente. Il faut rester très humble face à cette épreuve. On peut être premier et casser à un tour de la fin, c’est juste une épreuve incroyable ! Du point de vue personnel, avant 2018, je compte 11 participations en tant que spectateur (rire). Ma première remonte à 2005. Le premier jour cette année, le dimanche, je suis rentré dans ce paddock que j’ai arpenté des milliers de fois, mais là je me suis dit : « cette fois-ci, c’est moi ! » Je n’avais en revanche jamais fait, même en spectateur, la parade. C’est tout simplement un truc de fou ! Il y a une superbe ambiance, c’est incroyable à vivre. Peu de courses au monde peuvent donner autant d’émotion. De plus, je suis chez IDEC Sport en ELMS depuis Spa-Francorchamps et le team manager est Nicolas Minassian. Ca m’a fait bizarre la première fois que j’ai diné avec lui car je le revois encore au volant de la Peugeot 908 HDi FAP face aux Nicolas Lapierre, Loïc Duval, Tom Kristensen, etc...Maintenant, je roule dans son équipe, c’est vraiment sympa. »

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Comment s’est passée votre course au Mans ?

« Pas très bien ! Dès les qualifications, nous avons eu du mal à trouver le bon rythme par rapport aux autres. Nous étions pourtant dans le coup en course car mes coéquipiers et l’équipe ont fait du très bon boulot. Nous n’avons pas eu de chance en début d’épreuve avec Ho-Pin (Tung) qui a eu une crevaison. Il a réussi à la sentir, il est rentré lentement au stand sans dégât, perdant juste deux à trois minutes. Après deux très bons relais, dans le troisième, sans aucune alerte, j’ai un pneu qui a soudainement explosé à 300 km/h. Ca a arraché le fond plat et comme le pneu n’était pas totalement délaminé, une partie tapait contre la voiture, je ne pouvais pas rentrer à plus de 60 km/h et ça a fait un peu chauffer le moteur. J’ai eu peur que ça prenne feu et il m’a fallu 14 minutes pour rejoindre les stands. Après, il en a fallu 45 pour réparer. Nous savions alors que la course était perdue. C’est dur, car nous nous préparions depuis longtemps, c’était notre objectif et, au bout de 4 heures, c’était déjà terminé. Pire, il restait encore 20 heures de course ! »

Depuis, tout semble sourire à Jackie Chan DC Racing avec une victoire à Silverstone et un doublé à Fuji. Que s’est-il passé entre temps ?

« Depuis les 24 Heures du Mans, l’équipe a fait un énorme travail. Nous avons eu une journée d’essais, ça nous a beaucoup aidés, l'écurie ne se repose jamais sur ses acquis et, même après deux doublés, ils continuent à motiver les pilotes à toujours travailler. »

"Il est temps pour moi de passer à l'endurance à 100%. Poursuivre en WEC est mon objectif !"
Gabriel Aubry

En Septembre, vous êtes venu remplacer Paul Lafargue en ELMS au sein de l’équipe IDEC Sport. Est-ce difficile d’intégrer une équipe en course de championnat ?

« Non, ça s’est bien passé car c’est une écurie française familiale qui vous accueille très bien. Je m’y suis tout de suite senti à l'aise. Pourtant, ce ne fut pas facile. J’étais à Londres le vendredi, chez Arden, pour faire du simulateur en GP3. Le midi, mon père m’a appelé pour me dire que je devais me rendre immédiatement à Spa pour la manche ELMS. Je suis arrivé à 22 heures pour mouler mon baquet et j’étais à 9 heures dans la voiture le lendemain ! Tout s’est bien passé, j’ai été performant dès le début. Les membres ont tout fait pour m’intégrer au plus vite. »

Jackie Chan DC Racing en WEC, IDEC Sport en ELMS. Quel est votre regard sur ces deux écuries ?

« Jackie Chan DC Racing est là depuis plus longtemps, elle a plus d’expérience et est mieux structurée. Ils ont une grande rigueur de travail et sont très minutieux dans tout ce qu’ils font. Ils sont excellents, ne font pas d’erreur, ils sont impressionnants. IDEC Sport est plus familiale avec un potentiel qui est énorme comme on a pu le voir avec leur pole position aux 24 Heures du Mans. Ils progressent tout le temps, l’équipe monte en puissance et a un bel avenir devant elle ! »

De quoi sera fait 2019 pour vous ?

« Une chose est certaine. Je serai en WEC jusqu’en juin et je referai donc les 24 Heures du Mans avec Jackie Chan DC Racing. Ma priorité sera de continuer dans ce championnat car la monoplace va s’arrêter fin 2018. Pas de regret, j’y ai fait mon temps et j’ai beaucoup appris. Je dois me concentrer sur une seule discipline. Ce ne fut pas simple de passer de la GP3 à la LMP2. Le dernier week-end, à Portimão, c’était ma deuxième course en LMP2 de suite et j'ai senti la différence. Il est temps pour moi de passer à l'endurance à 100%. Poursuivre en WEC est  donc mon objectif, mais ce ne sera pas suffisant alors pourquoi pas compléter avec de l’ELMS. Je regarde aussi du coté des Etats-Unis en IMSA. J’ai vraiment envie de faire les 24 Heures de Daytona en janvier, j’y travaille ! »  

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