Bugatti aux 24 Heures du Mans (1) - Trois pilotes pour deux victoires
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Bugatti aux 24 Heures du Mans (1) - Trois pilotes pour deux victoires

2019 est l'année d'une double célébration pour Bugatti : le 110e anniversaire de la création du constructeur français, qui a signé voici 80 ans sa deuxième et dernière victoire aux 24 Heures du Mans. Le premier chapitre de cette série est consacré aux pilotes ayant fait triompher Bugatti aux 24 Heures 1937 et 1939 : Jean-Pierre Wimille, Robert Benoist et Pierre Veyron.

Tous trois ont non seulement compté parmi les plus brillants pilotes de l'entre deux Guerres, mais se sont également distingués par leur engagement pendant le second conflit mondial.

Jean-Pierre Wimille, double vainqueur et constructeur - Né le 26 février 1908, Jean-Pierre Wimille fait partie d'un cercle très privilégié : celui des multiples vainqueurs des 24 Heures du Mans dont chaque participation sarthoise s'est achevée par une victoire, qui plus est pour le même constructeur. Il débute chez Bugatti et remporte notamment le Grand Prix de France 1936, devenant très vite l’égal de son grand ami Robert Benoist, considéré comme le meilleur pilote français de l'entre deux Guerres Mondiales. Ensemble, ils remportent les 24 Heures 1937. Deux ans plus tard, il s'impose pour la deuxième fois dans la Sarthe, associé cette fois à Pierre Veyron. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Jean-Pierre Wimille et Robert Benoist rallient l'Angleterre et le SOE (Special Operations Executive), le service secret créé en 1940 par Winston Churchill lorsqu'il devient premier ministre. Après le conflit, Jean-Pierre Wimille revient à la compétition et tente même de devenir constructeur : quatre exemplaires d’une routière portant son nom sont construits. Il trouve la mort le 28 janvier 1949, lors des essais du Grand Prix de Buenos Aires.

Robert Benoist, pilote et patriote - Né le 20 mars 1895, Robert Benoist pilote d’abord des avions de reconnaissance et de chasse pendant la Première Guerre mondiale. La paix revenue, il passe du manche à balai au volant, rejoignant à partir de 1924 Delage, chez qui il remporte le Grand Prix de l’Automobile Club de France en 1925 et 1927. Après le retrait de Delage, Robert Benoist se retrouve momentanément à pied, courant épisodiquement. Il participe à ses premières 24 Heures du Mans en 1928 et 1929 (il termine 8e sur Itala, puis 6e sur Chrysler), se retire momentanément avant de reprendre le volant chez Bugatti en 1934. Trois ans plus tard, pour sa troisième et dernière participation sarthoise, il mène en compagnie de Jean-Pierre Wimille la marque française à la victoire aux 24 Heures du Mans. Après ce succès, il prend une retraite de pilote cette fois définitive. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il devient agent secret au sein du SOE. Arrêté à Paris le 18 juin 1944, Robert Benoist est déporté au camp de Buchenwald, où il est exécuté le 10 septembre.

PHOTO CI-DESSUS (D.R. / ARCHIVES ACO) - LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, SAMEDI 19 & DIMANCHE 20 JUIN 1937. La première Bugatti victorieuse au Mans, aux mains de Jean-Pierre Wimille et Robert Benoist.

Pierre Veyron, une vie pour Bugatti - Deux ans après avoir signé en 1930 sa première victoire au Grand Prix de Genève sur une Bugatti appartenant à un industriel français, Pierre Veyron (1903-1970) est engagé par le constructeur français en tant que pilote ingénieur. Sur un total de neuf participations entre 1934 et 1953, Pierre Veyron prend à quatre reprises le départ des 24 Heures au volant d'une Bugatti, avec en point d'orgue la victoire de 1939 partagée avec Jean-Pierre Wimille. Tout comme ce dernier et Robert Benoist, Pierre Veyron est très actif pendant la Seconde Guerre Mondiale, ce qui lui vaudra la Légion d'Honneur en 1945. De 1949 à 1953, il participe aux 24 Heures du Mans, mais sans rallier l'arrivée. En 2005, sept ans après sa renaissance sous l'égide du groupe Volkswagen, Bugatti honore Pierre Veyron en baptisant de son nom une voiture d'exception, propulsée par un moteur W16 turbocompressé d'une puissance de 1 001 ch. Produite à 450 exemplaires jusqu'en 2015, elle dispose d'un système hydraulique piloté par un ordinateur qui adapte la configuration aérodynamique de la voiture en fonction de sa vitesse, abaissant la garde au sol et déployant un aileron arrière. Cette débauche de puissance et de technologie lui permet de dépasser les 400 km/h en vitesse de pointe. Un pedigree en écho à la démesure qui était celle de Bugatti pendant les années 1930, et aussi à la contribution de Pierre Veyron à son histoire, notamment aux 24 Heures du Mans.

PHOTO CI-DESSUS (D.R. / ARCHIVES ACO) - LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, SAMEDI 17 & DIMANCHE 18 JUIN 1939. Jean-Pierre Wimille (à gauche sur la voiture) signe sa deuxième victoire en autant de participations au Mans, associé cette fois à Pierre Veyron (à sa gauche).

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