24 Heures du Mans – Piloter sous la pluie, un exercice périlleux pour les pilotes
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24 Heures du Mans – Piloter sous la pluie, un exercice périlleux pour les pilotes

Paramètre difficilement prévisible mais facteur clé de la course, la pluie pourrait s’inviter dès les essais libres et les qualifications de la 87e édition des 24 Heures du Mans. Loïc Duval (TDS Racing), qui compte huit participations sur la classique mancelle, nous explique les modifications que cela implique sur le plan des réglages de la voiture et du pilotage.

Aux 24 Heures du Mans, les voitures sont réglées en fonction du ressenti des pilotes mais aussi à partir des conditions climatiques qui influent sur l'état de la piste. Lorsqu'il pleut, les équipes sont contraintes d’ajuster les paramètres des autos. « En règle générale, on utilise plus de charge aérodynamique pour avoir davantage d’adhérence et pour réussir à faire fonctionner et monter en température les pneumatiques. Bien souvent, nous réglons la voiture de manière à ce qu’elle soit plus souple, qu'elle épouse la piste et réagisse moins violemment sur les changements d’adhérence », décrypte Loïc Duval.

"On regarde à travers la portière pour essayer de voir où on est sur la piste !"
Loïc Duval, TDS Racing

Par conséquent, les pilotes doivent également modifier leur façon de piloter. D’autant que la pluie ne les empêche pas d’évoluer à haute vitesse sur le circuit. « Au Mans, il faut toujours être hyper attentif parce que la moindre erreur coûte très cher ; sous la pluie, c’est plus stressant car on doit redoubler de vigilance. La visibilité est vraiment réduite. Les points de référence ne sont pas les mêmes, alors c’est toujours plus fatigant », commente le pilote vainqueur de l’épreuve en 2013 au volant d’une Audi R18 e-tron d’Audi Sport Team Joest.
Avec 62 voitures en piste et des vitesses d'évolution très différentes entre les LMP et les LM GTE, la gestion du trafic est sérieusement compliquée par l'apparition de la pluie. Les gerbes d’eau projetées par les voitures attardées constituent une difficulté supplémentaire pour les plus rapides. « Je sais qu’on ne s’en rend pas toujours compte quand on est devant sa télévision mais lorsque trois voitures se suivent, on ne voit pas à plus de 30 mètres. Dans ce cas, on regarde à travers la portière pour essayer de voir où on est sur la piste » ! Avec huit participations aux 24 Heures du Mans, Loïc Duval a déjà eu l’occasion d’affronter ces conditions. « On sait aussi que, ici, le temps évolue toujours très vite. Donc on ne va pas commencer à stresser parce que sinon, on ne s’en sort pas », affirme-t-il.

Autre élément à gérer : les différences climatiques qu'il peut y avoir entre les essais libres, les qualifications et la course. De ce fait, pour quels réglages les équipes optent-elles ? Pierre Ragues, pilote de l’Oreca 07 - Gibson #30 de Duqueine Engineering (11 participations aux 24 Heures du Mans) explique sa stratégie pour 2019 : « Nous allons probablement nous élancer pour la course avec des réglages pour piste sèche, ceux avec lesquels nous avons terminé la Journée Test. Ensuite, lors des ravitaillements, nous pourrons facilement effectuer des ajustements rapides comme ajouter de l’appui aérodynamique. Toutefois, nous ne pourrons pas intervenir sur la hauteur de caisse ou les réglages de suspensions. C’est la magie de l’endurance et il faut faire avec. » 

Et pour compliquer encore les choses, sur le circuit des 24 Heures du Mans, il peut faire beau d'un côté et pleuvoir au point opposé !

PHOTO : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES DU MANS, MERCREDI 12 JUIN 2019, ESSAIS LIBRES. L'Oreca 07-Gibson #30 de Duqueine Engineering pilotée par NicolasJamin, Pierre Ragues et Romain Dumas s'élancera samedi à 15 heures avec des réglages pour piste sèche. 

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