WEC - Romain Dumas (Porsche) : “J'ai encore plein de rêves"
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WEC - Romain Dumas (Porsche) : “J'ai encore plein de rêves"

Suite de notre entretien avec Romain Dumas, le récent vainqueur des 24 Heures du Mans (Porsche 919 Hybrid n°2). Il parle de la suite du Championnat du Monde d'Endurance, ainsi que des rêves qu'il a encore à réaliser.

Après les 24 Heures du Mans et Pikes Peak, votre prochain objectif est-t-il le titre de Champion du Monde d’Endurance ?

« En début de saison, j’avais dit qu’il fallait que l’on fasse un carton plein jusqu'au Mans car je me méfie des nos concurrents. Hier (jeudi 7 juillet, ndlr), j’étais chez Porsche pour un débriefing Le Mans et lors de l’analyse, on a pu s'apercevoir qu’Audi est dans les mêmes temps que nous sauf qu’ils ont eu plus de soucis. Si on étudie les tours des toutes les voitures hybrides, en dehors de l’Audi n°7 qui a été accablée par les problèmes, et en prenant la moyenne sur la course, six dixièmes séparent le meilleur temps du moins bon. Toyota est vraiment bien, Audi a dû beaucoup apprendre au Mans, il faut donc attendre de voir où ils en sont vraiment. Au Nürburgring, notre objectif sera de prendre la maximum points et on avisera ensuite pour la seconde partie du championnat. Rien n’est fait, il peut toujours y avoir des soucis de fiabilité avec ce type de voiture. Nous avons une bonne avance, l’équipe est très bien, les mécaniciens sont excellents, mes coéquipiers sont en forme et Marc Lieb est en pleine confiance après Le Mans. »

Vous faites du rallye, vous venez de faire Pikes Peak, vous disputez depuis deux ans le Dakar. Est-ce que votre côté éclectique vous aide à être un meilleur pilote d’endurance moderne ?

« Oui complètement ! Je vais prendre un exemple. En 2015, aux 24 Heures du Mans, dès le warm-up, j’ai signalé un problème de différentiel, mais les ingénieurs n’ont rien détecté. Il s’est avéré qu’il y avait vraiment un problème sur le différentiel avant. Quand on a l’a chance d’avoir une oreille un peu mécanique, de connaître les voitures et la mécanique, d’avoir des voitures dans son garage et de piloter beaucoup d’autos différentes, on sent bien plus les choses. Je ne suis pas ingénieur, d'ailleurs toute la technologie hybride me dépasse complètement, mais sur tout ce qui touche la mécanique, je progresse bien plus vite qu’un ingénieur qui a fait beaucoup d’études. »

Y-a-t-il des épreuves qui vous attirent et que vous n’avez jamais encore disputées ?

« Il y en a toujours, des rêves j’en ai beaucoup. J’aurais pu faire le Grand Prix de Monaco en Formule 1, mais cela ne sera pas possible ou encore les 500 Miles d’Indianapolis avec Penske, mais cela ne s’est pas fait. Je ne regrette pas du tout. Il n’y a pas grand-chose qui me fait peur mais Indianapolis, c’est un peu comme "jouer avec le feu". Je vais disputer le Dakar en 2017 pour essayer d’être meilleur, le rallye je vais en refaire aussi. Ensuite, c’est sûr qu’il faut trouver de nouveaux projets alors pourquoi ne pas faire la Baja 1000 (La Baja 1000 est une course de rallye-raid pour véhicules tout-terrain au Mexique, ndlr). Il y a toujours des courses à faire auxquelles on ne pense pas. »

 Avec tout ce que vous faites, trouvez-vous le temps d’être un peu à la maison ?

« C’est vrai que ma femme et mon fils me demandent souvent où je suis (rires). Ce week-end, par exemple, je n’étais pas obligé de venir disputer Le Mans Classic. Le but est de me faire plaisir, d’être au Mans, avec l’équipe de Manfred Freisinger. Je n’oublie pas que c’est lui le premier à m’avoir proposé un volant au Mans en catégorie LM GT en 2001. C’est un personnage particulier et atypique mais on s’entend bien. Je n’oublie pas non plus que j’ai gagné les 24 Heures de Spa avec lui (c'était en 2003 avec Marc Lieb et Stéphane Ortelli, ndlr) ! C’est quelqu’un qui, sur le plan technique et mécanique, est juste "bluffant". En 2004, avec Ralf Kelleners et Stéphane Ortelli aux 24 Heures du Mans, je n'ai piloté qu’avec Stéphane, Ralf étant malade. On a cassé le capteur du volant moteur dans la dernière heure. Tout d’un coup, je l’ai vu arriver avec une disqueuse pour couper l’arrière de la voiture depuis l’intérieur ! De nos jours, personne ne couperait une Porsche pour changer un capteur (rires). Il m’a juste dit de baisser la visière de mon casque, il y a avait des étincelles partout. Avec cet épisode, on perd Le Mans, on occupait la tête avant cet incident. On termine 3e, j’étais tellement déçu, surtout qu’ensuite il a fallu attendre 2013 pour que je gagne en LM GTE (avec la Porsche 911RSR Team Manthey, ndlr). » 

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