Vous entamez votre deuxième saison avec le Junior Team Le Mans Sud Suzuki. Quel regard portez-vous sur votre saison 2016 ?

« Ce fut une saison peu évidente car je passais de la catégorie Supersport à celle du Superbike. C'était nouveau pour moi et le fait d'intégrer le Junior Team était une pression supplémentaire car il s'agit d'une équipe renommée. Je voulais donc faire bien dès le début. Malgré quelques chutes, en général j'étais dans le coup et je suis assez content de mes performances car je termine à la 5e place de la catégorie Stock du Championnat de France Superbike tout en étant proche du top 3. Je me suis donné une année pour apprendre puis une deuxième pour être aux avant-postes. »

Le Junior Team Le Mans Sud Suzuki forme 10 élèves mécaniciens chaque saison. Quelle vision avez-vous de cette formation ?

« Je trouve que c'est une superbe formation. C'est même impressionnant car le Junior Team embarque des jeunes durant un an. Les élèves mécaniciens ont beaucoup de mérite car la formation n'est pas rémunérée et ils s'impliquent énormément. Je trouve ça beau. En même temps ce n'est pas évident car chaque année il y a de nouveaux élèves. Certains connaissent bien le milieu de la compétition moto et d'autres ont tout à apprendre. Il faut leur donner du temps pour qu'ils progressent mais c'est un bon échange. Cette année, je compte leur donner plus de conseils dès le début de la saison pour que nous soyons vite performants. »

Le côté formation du team n'est-il pas une difficulté pour les pilotes ?

« L'avantage c'est que ces 10 élèves mécaniciens travaillent ensemble toute l'année. Sur les courses d'Endurance, aux ravitaillements, ils sont souvent les plus rapides. Damien Saulnier (ndlr, professeur manager du Junior Team Le Mans Sud Suzuki) leur donne des méthodes de travail qui les empêchent de faire des erreurs et il veille toujours. Ainsi, quand nous prenons le guidon de la moto, c'est en toute confiance. En début de saison, nous ne leur mettons pas trop la pression et il faut faire preuve de patience. Il ne faut pas oublier qu'ils sont là pour apprendre. »

Vous avez déjà participé à plusieurs séances d'essais avec ces élèves. Celles-ci ont-elles déjà permis d'établir une certaine cohésion entre eux et vous ?

« Oui. Je suis content de l'équipe qui me suivra sur les courses du Championnat de France Superbike. Ils semblent tous très impliqués. Il y a déjà une bonne cohésion entre eux et pour les 24 Heures Motos, cela va nous faciliter la tâche. Nous allons vraiment avoir le temps de nous connaître et d'échanger lors de la première manche du Championnat de France Superbike qui se déroulera à la fin du mois sur le circuit Bugatti. »

Quelles sont vos impressions sur la nouvelle Suzuki GSX-R 1000 ?

« Elles sont bonnes malgré le fait que la plupart des essais se sont déroulés sous la pluie. Je me suis senti à l'aise tout de suite. Au niveau du moteur, il y a une différence assez frappante par rapport à l'ancien modèle. Il est plein à bas régime et très puissant. C'est une nouvelle moto mais je ne me suis pas senti dépaysé. Elle semble également plus réactive, plus légère et elle tourne mieux. Sous la pluie, l'électronique de base fonctionne bien. Nos chronos sont déjà bons. À Nogaro, nos chronos n'étaient qu'à une seconde de ceux réalisés l'an passé malgré le fait que la moto était proche de l'origine. C'est très encourageant. »

Vous permettra-t-elle d'assumer votre rôle de favoris de la catégorie Superstock voire même de viser la victoire dès les 24 Heures Motos ?

« Je le pense. Nous n'avons pas encore de retour sur sa fiabilité mais du point de vue de la performance, nous irons plus vite qu'avec l'ancienne. La moto semble bien née. Même si deux autres teams disposeront de cette nouvelle machine, nous serons une équipe test en quelque sorte. Cela m'aurait embêté de ne pas participer aux 24 Heures Motos avec la nouvelle GSX-R. Je suis joueur et j'ai envie de me faire plaisir à son guidon. »

Dans quels domaines devez-vous encore progresser ?

« Je dois avoir plus confiance en moi. Je ne dois pas hésiter à plus travailler sur les réglages de la moto. En course, il faut que je me montre moins prudent en début de course et être plus agressif. En Endurance, comme je suis bien préparé physiquement et que je me sens bien, je ne dois plus hésiter à tout donner. »

Aux 24 Heures Motos, vous ferez équipe avec Baptiste Guittet et votre cousin Cédric Tangre. Partager le guidon d'une moto avec un membre de sa famille, est-ce un sentiment particulier ?

« C'est vraiment un plaisir car nous nous entendons très bien. Nous avons déjà eu l'occasion de faire équipe ensemble en 2013 lors du Bol d'Or. Le fait qu'il soit mon cousin permet de s'encourager lors des moments difficiles. Je suis également très proche de Baptiste et nous nous encourageons mutuellement. Nous formerons un équipage rapide et soudé. »