Les moments de grâce aux 24 Heures du Mans - Les plus belles remontadas
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Les moments de grâce aux 24 Heures du Mans - Les plus belles remontadas

Dans cette nouvelle série historique dédiée aux 24 heures du Mans, voici les plus beaux moments de grâce que le circuit ait vu pour les plus belles émotions du public.

 

1928 - Tim Birkin, l’athlète polyvalent

En 1928, Tim Birkin, un des "Bentley Boys", au volant d’une Bentley sport de 3 litres est victime d’une crevaison du côté d’Arnage. Ne disposant pas dans son équipement de bord du cric salvateur, il prend, au pas de course (à pied !), le chemin des stands. Son coéquipier Jean Chassagne repart avec l’outil, répare, et reprend la ronde à la 24e place. Birkin, en état de grâce, aligne les relais et regagne 19 places, pulvérisant le record dans le dernier tour.

1977 - 37 places gagnées en 6 heures

Bien évidemment, la plus belle remontée aux 24 Heures du Mansn est celle de Jacky Ickx lors de l’édition 1977. En deux relais de trois heures chacun, le champion belge offre une des plus belles démonstrations de pilotage vue aux 24 Heures. Rappelons les faits... Parti sur la Porsche n°3 avec Henri Pescarolo comme coéquipier, la voiture abandonne au bout de trois heures et Jacky Ickx est alors associé à l’équipage de la voiture sœur, Jürgen Barth et Hurley Haywood. A la deuxième heure de course, elle est 41e avec neuf tours de retard, en proie à de multiples soucis mécaniques. A 1 heure du matin, la Porsche « ressuscitée » est quatrième... 37 places grignotées en 9 heures !

Survolté, Jacky Ickx a transcendé ses coéquipiers et battu trois fois le record du tour sur trois tours consécutifs. Du jamais vu. La course-poursuite continue, les trois Renault-Alpine officielles installées en tête vont sombrer. Revenue deuxième à la mi-course, la Porsche est à deux tours à 5 heures de l’arrivée lorsque la dernière Renault-Alpine se retire. Mais l’affaire n’est pas terminée pour autant. Le rythme endiablé de 20 heures de course a beaucoup entamé la santé de la Porsche, qui perce un piston à une heure de l’arrivée.

L’ingénieur-pilote Jürgen Barth va gérer une fin de course haletante : l’ablation d’un cylindre a été nécessaire et le règlement donne un temps imparti pour le dernier tour. A 15 h 50, le suspense est à son comble et l’histoire se termine bien à 16 h 03’' 19. 

 

1979 - Jean-Claude Andruet, le rallyman

Engagé sur une des deux Ferrari 512 BBLM de l’écurie Pozzi/JMS Racing, Jean-Claude Andruet va effectuer dans la nuit de 1979, sous l’orage, une remontée spectaculaire, bien aidé par les 480 ch des nouvelles Ferrari et par un équipement Michelin pluie particulièrement efficace. Partie des profondeurs du classement, la Ferrari n°62 se hisse jusqu’à la 5e place, roulant plus de deux heures sans être dépassée par un autre concurrent. Hélas au petit matin, le moteur met fin à cette belle démonstration.

 

1980 - Claude Ballot-Léna, 24 places regagnées en 2 heures

En 1980, sur la même voiture Claude Ballot Léna, retardé en début de course, va faire étalage de son grand talent en regagnant 24 places en... 2 heures et en se hissant en haut de tableau à la troisième place de la catégorie IMSA. Malheureusement, une fois encore le moteur mettra fin à une des plus belles démonstrations de glisse en butée de contrebraquage dans la nouvelle portion. Là où personne ne se risque à la moindre facétie, « Ballot » au grand cœur se fait plaisir.

 

1980 - Hans-Joachim Stuck, le "Regenmeister"

Dans la même édition 1980, il serait normal d’associer dans un tel hommage, Hans-Joachim Stuck, sur BMW M1 qui, à défaut de faire une remontée, fait le spectacle. Digne héritier des "Regenmeister" (maîtres de la pluie) germaniques des années 1930, l'Allemand jouit sous les hallebardes d'une redoutable réputation. Aux 24 Heures 1980, il reste ainsi trois heures durant en deuxième position, approchant même la tête un instant au plus fort des intempéries. Les spectateurs des « esses » de la Forêt (autrefois « esses » du Tertre Rouge) se souviennent encore avec émotion de ses passages en contrebraquage, ne levant jamais le pied avec des angles de dérive de rallyman.

 

2016 - Yannick Dalmas, un "drift" hors concours

Une fois n’est pas coutume, rendons justice au grand talent de Yannick Dalmas, non pas en tant que pilote mais en tant qu’officiel des  24 Heures du Mans. Pilote expérimenté et chevronné, le multiple vainqueur des 24 Heures est maintenant délégué par la Fédération Internationale de l’Automobile pour assister les commissaires sportifs et la Direction de course. L’an passé, au volant d’une des voitures de sécurité Audi, on le vit en piste au plus fort du déluge et de nuit pour donner des informations précieuses au Directeur de course sur l’état de la piste. Son passage en dérive (ou "drift" dans la langue de Shakespeare) dans le virage Porsche, dans la lueur blafarde des projecteurs, a fait le tour du monde sur les réseaux sociaux, chacun saluant la maîtrise du champion à la modestie légendaire.

Revenu du diable vauvert

La « remontada » la plus mémorable à ce jour est sans nul doute celle de la Porsche victorieuse aux 24 Heures du Mans 2017. Son ampleur (55 places remontées) et sa durée (18 heures ) sont inscrites pour très longtemps dans les annales de l’épreuve. A 18 h 30 débute cette incroyable aventure de la  Porsche n° 2, la voiture est rentrée dans le stand et le capot enlevé laisse entendre une intervention mécanique, en effet la « partie de boulons » dure 1 h 05 et à 19 h 35, Brendon Hartley reprend la piste en 56e position à 18 tours des leaders. Une pénalité écopée à 0 h 50 ne freine pas la remontée rapide et implacable de la n°2. Heureusement car la Porsche n°1 abandonne à 11 h 09, dès lors tous les espoirs de la marque de Stuttgart reposent sur les épaules de Timo Bernhard, Brendon Hartley et Earl Bamber. A 13 h 52, les trois hommes passent en tête et la 19e victoire Porsche aux 24 Heures du Mans se dessine. Au rythme moyen de trois places gagnées par heure, le trio à fait sienne la devise de Jacky Ickx : « ne jamais renoncer ». Certes, l’organisation méthodique de Porsche, la qualité de la voiture et le grand talent de l’équipage ont été les ingrédients de ce triomphe, mais la chance a aidé l’ « hybrid » revenu du diable vauvert comme l’aurait si joliment dit Léon Zitrone lorsqu’il était journaliste aux 24 Heures du Mans.

Photo by Archives / ACO

And Alexis Goure (ACO)

 

Retrouvez aussi les moments de grâce de l'histoire des 24 heures du Mans lors des premiers tours

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