Le Mans, la Chine et l'Asie (3) - Une histoire thaïlandaise
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Le Mans, la Chine et l'Asie (3) - Une histoire thaïlandaise

Pendant très longtemps, le Japon a été la grande nation asiatique aux 24 Heures du Mans, avec notamment la victoire de Mazda en 1991 et les pole positions de Nissan et Toyota. Mais l'endurance rayonne aujourd'hui sur la Chine et d'autres pays d'Extrême-Orient. Retour sur l'étonnante histoire des pilotes thaïlandais aux 24 Heures du Mans, en attendant le coup d'envoi de la saison Asian Le Mans Series 2016-2017, qui sera donné à Zhuhai (Chine) le 30 octobre.

Deux pilotes venus de Thaïlande ont, chacun à sa manière et à deux époques totalement différentes de l'histoire des 24 Heures et de leur pays, inscrit leur nom dans la grande saga des 24 Heures du Mans.

Prince Bira, le pionnier - De son patronyme complet Birabongse Bhanudej, le Prince Bira (1914-1985) était membre de la famille régnante du royaume de Siam, ancien nom de la Thaïlande jusqu'en 1939. Après avoir étudié en Grande-Bretagne dans le prestigieux collège d'Eton, il découvre le sport automobile en compagnie de son cousin, le Prince Chula. Après des performances prometteuses (en 1935, il termine deuxième de sa toute première course, puis au Grand Prix de Donington), il dispute ses premières 24 Heures du Mans sur Alfa Romeo en 1939. Il renoue le fil de sa carrière de pilote après la Seconde Guerre Mondiale, en devenant le premier pilote asiatique à courir en Formule 1, puis retrouve les 24 Heures du Mans en 1954, sur Aston Martin. Si ces deux participations mancelles s'achèvent sur autant d'abandons, il a connu dans la Sarthe deux prestigieux coéquipiers : le Français Raymond Sommer (en 1939), double vainqueur des 24 Heures en 1932 et 1933, puis Peter Collins (en 1954), l'un des tout meilleurs pilotes britanniques de la naissante Formule 1. Après avoir pris sa retraite de pilote en 1955, il se consacrera à la voile, participant aux Jeux Olympiques en 1956, 1960, 1964 et 1972.

Tor Graves, le vainqueur - Si le Prince Bira fut le pionnier Thaïlandais aux 24 Heures du Mans, Tor Graves est le premier citoyen du pays à avoir terminé la course. Né en 1972, il débute dans les filières britanniques de la monoplace, en Formule Renault puis en Formule 3, notamment au sein de l'équipe ADR Delta, avec laquelle il dispute en 2012 la première saison du Championnat du Monde d'Endurance. Au volant d'une Oreca 03 engagée en catégorie LM P2, il signe cette année-là trois victoires (Spa-Francorchamps, Fuji et Shanghai) et participe à ses premières 24 Heures du Mans. Associé à l'Australien John Martin et au Tchèque Jan Charouz, il termine sixième de la catégorie LM P2 (treizième du général). Après un abandon en 2013 (toujours chez ADR Delta), il effectue un retour spectaculaire dans la Sarthe avec l'équipe Manor. Au bénéfice d'un choix de pneus très inspiré sur une piste s'asséchant, l'Oreca 05 qu'il partage avec l'Espagnol Roberto Merhi et le Britannique Matthew Rao pointe en tête de la catégorie LM P2 pendant les quatre premières heures de course, avant d'être contrainte à l'abandon sur sortie de route à la 21e heure.

 

Cliquez ci-dessous pour retrouver les deux premiers épisodes de cette saga asiatique :

Le Mans, la Chine et l'Asie (1) - Vers une nouvelle ère

Le Mans, la Chine et l'Asie (2) - Ho-pin Tung et David Cheng, coéquipiers au long cours

 

Photo : Pour sa troisième participation aux 24 Heures du Mans, le Thaïlandais Tor Graves était au volant de l'Oreca 05-Nissan de l'équipe Manor, au sein de laquelle il avait déjà couru en championnat britannique de Formule 3 en 1999 et 2003.

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