Jacques Gérard – Au service de sa passion
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Jacques Gérard – Au service de sa passion

Une pause entre deux séances d'essais. Tout le monde se détend au poste des commissaires du virage 4. On se chambre avec autant de bonne humeur que de verve. Dans une demi-heure, chacun reprendra sa place avec le plus grand sérieux pour être prêt à intervenir en cas de pépin sur la piste. Rencontre avec le chef de cette belle équipe.

 « Ce sont mes premières 24 Heures Motos ; je viens de l’auto. Mais dans l’équipe de Jacques, je ne me fais pas de souci, ça va aller », déclare d’emblée un jeune commissaire. Jacques, c’est Jacques Gérard, commissaire licencié à l’ACO depuis vingt ans et chef de poste au virage 4 pour ces 24 Heures Motos. Vingt ans à servir sa passion sur tous les circuits de France et de Navarre, vingt à vingt-cinq week-ends par an maintenant qu’il est à la retraite. Vingt ans aussi à se nourrir de ce que ce rôle lui apporte humainement. « Quand on donne, on reçoit, affirme cet ancien sapeur-pompier de Paris qui sait de quoi il parle quand il s’agit de dévouement. Il y a certes une satisfaction personnelle du devoir accompli, mais ce n’est pas l’essentiel. » L’essentiel, c’est « la communion entre les pilotes et le bord de piste, cette communication qui passe uniquement par les drapeaux et les signes, cette complicité sans se voir, ce respect mutuel sans se connaître ». Joli paradoxe, en effet. Commissaires et pilotes ont très peu de contacts lors d’une course – ou alors ce n’est pas bon signe – même s’ils finissent par nouer quelques liens au fil des ans et des compétitions. Pourtant, sans commissaires, pas de course, et sans concurrents, pas de commissaires.

« On a besoin les uns des autres. » Et c’est plus vrai encore au sein de l’équipe. « Quand on part en intervention, on remet notre vie entre les mains du collègue qui agite le drapeau jaune, en confiance absolue. » Et ce dernier, s'il doit tourner le dos aux concurrents qui arrivent, est à son tour tributaire de son binôme au drapeau bleu qui reste face à la course et l’avertira s’il faut dégager, souligne Patrice Foinnel, l’un des commissaires du poste. Même lorsque les vies ne sont pas en jeu, il est essentiel que chacun fasse ce qu’il a à faire. « Celui qui est inefficace devient une charge pour les autres. Par ailleurs, aujourd’hui, tout ce qu’on fait peut avoir une incidence sur la course tant la technique évolue et les écarts sont parfois faibles à l’arrivée. Finalement, on est un peu comme les pompiers volontaires : des bénévoles qui doivent être aussi efficaces que des pros. »

"La moto est sournoise"
Jacques Gérard

Le rôle du commissaire est-il différent entre les courses auto et moto ? « Pas tellement, même s’il existe des nuances. En revanche, la moto est formatrice pour l’auto. Elle affûte la vigilance, car la moto est sournoise ! Quand une voiture part, on sait où elle va aller. Une moto, pas du tout. »

Veiller à ce que chacun ait la place qui lui convient et tienne sa partie le mieux possible, c’est une des responsabilités du chef de poste. Pour Jacques Gérard, cela va au-delà de la piste. De même que les commissaires choisissent leur chef de poste, au campement, on s'installe par affinités – et par affinités des conjoints, qui accompagnent souvent. On ne se voit guère entre les courses, mais on se donne des nouvelles. Si tel ou tel n’est pas très en forme au moment d’une compétition, on le ménage. Et puis on s'attache à passer de bons moments ensemble. Parce qu'il s'agit avant tout de partager une passion, et parce qu'une équipe soudée est bien plus efficace.

« Jacques est un homme très droit et profondément humain, jusque dans les recadrages parfois nécessaires. Et il sait remercier, souligne Patrice Foinnel, ancien compétiteur amateur « passé de l’autre côté quand [il en a] eu assez de se faire mal ». Travailler avec lui, c’est un bonheur. » On le croit sur parole.

 

Le commissaire en quatre mots

Passion « Elle donne tout son sens à l’engagement du commissaire et est indispensable pour supporter les contraintes liées à la fonction. »

Formation « Celle de l’ACO a une valeur ajoutée liée notamment à l’activité opérationnelle (plus un commissaire peut pratiquer, meilleur il est). »

Humilité « Parce qu’on en apprend toujours et que le jour où on a l’impression de tout savoir est sans doute celui où il faut arrêter. »

Solidarité « Un commissaire n’existe qu’à travers le groupe formé par les commissaires, la direction de course et le service médical dans le but d’assurer la sécurité des pilotes. »

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