Fernando Alonso plus déterminé que jamais !
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Fernando Alonso plus déterminé que jamais !

Hier, de l’autre côté de l’atlantique, Fernando Alonso a échoué dans sa tentative de remporter les 500 Miles d’Indianapolis. Déjà vainqueur du Grand Prix de Monaco, il s’est juré de revenir et, parallèlement, de s’attaquer aux mythiques 24 Heures pour atteindre l’inaccessible Triple Couronne.

Ainsi naissent les légendes !  Ce dimanche 11 juin 1972, en coupant en vainqueur la ligne d’arrivée de la 40e édition des 24 Heures du Mans, une marque et un pilote entrent dans l’histoire. Alors que la firme française Matra signe une première victoire dans Sarthe, le britannique Graham Hill coiffe la plus haute des distinctions que le sport automobile a jamais inventée. Une dignité hors du temps, hors des règles. Un diadème d’autant plus désirable qu’il relève de l’impossible. Presque du fantasme. Une couronne à trois branches comme autant de dragons terrassés. Une triple couronne qu’en auguste représentant de l’aristocratie du sport auto, le déjà légendaire Graham, champion du monde F1 1962 et 1968, place alors symboliquement sur sa tête. Ce jour, il devient le Monarque Absolu d’un royaume à la fois fictif et réel, il devient le premier - et pour l'heure le dernier - à réussir l’amalgame entre vitesse absolu, endurance extrême et prestige princier ! Déjà vainqueur à cinq reprises du Grand Prix de Monaco (1963, 64, 65, 68 et 69), déjà vainqueur des 500 Miles d’Indianapolis (66), il boucle la boucle en s’imposant aux 24 Heures du Mans avec Henri Pescarolo. C’était il y a 45 ans. Presqu’un demi-siècle au cours duquel la Couronne a perdu l’éclat que Fernando Alonso veut aujourd’hui lui redonner. Reléguée dans les oubliettes de l’histoire par la faute d’un sport de plus en plus cloisonné et de calendriers permettant de moins en moins aux pilotes de relever ce type de défi ultime, la Triple Couronne devint au fil des ans un vestige du passé renvoyant aux temps bénis des monstres sacrés du sport automobile qui passaient avec un égal bonheur des rues de la Principauté de Monaco au Speedway d’Indianapolis en passant par le cockpit d’un Sport-Prototype aux 24 Heures du Mans. Ils s’appelaient Jim Clark, Graham Hill, Jackie Stewart, et n’avaient aucun carcan.

Champion du monde F1 1978 et vainqueur des 500 Miles d’Indianapolis 1969, Mario Andretti, autre figure tutélaire du sport, tenta bien de ressusciter le mythe dans les années 90 en troquant la victoire au Grand Prix de Monaco par le titre de champion du Monde F1. Mais en vain ! L’italo-américain dont les premières participations au Mans remontaient aux années 60 sur Ford GT40, qui avait participé à l’aventure Mirage dans les années 80, qui avait terminé 6e de l’édition 88 au volant d’une Porsche 962 « usine », revint même dans la Sarthe en 1995 afin d'obtenir le dernier titre qui lui manquait. Associé aux Français Bob Wollek et Eric Hélary, il passait près de l'exploit en terminant deuxième sur une Courage-Porsche. Les années suivantes, ses efforts ne payaient pas non plus : 13e en 1996 et abandon en 1997. Alors qu'il avait arrêté sa carrière de pilote depuis six ans, il s'engageait une dernière fois en 2000, à l'âge de 60 ans, sur une Panoz LMP-1 Roadster-S du Team Panoz Motor Sports. Hélas, les deux tours d’horloge faisaient s’évanouir une dernière fois son rêve de Triple Couronne.

"Les 500 Miles, les 24 Heures du Mans, les Grands Prix… J’ai toujours voulu expérimenter cela. Vivre ça !"
Fernando Alonso

Champion du monde F1 1997, également vainqueur des 500 Miles 1995, Jacques Villeneuve se lança lui-aussi à la conquête de l’inaccessible Graal. Convaincu comme Andretti que la Triple Couronne valait bien ce petit arrangement avec la tradition, le Canadien s'engageait avec Peugeot pour participer aux 24 Heures du Mans 2007 au volant du prototype 908. En équipage avec Nicolas Minassian et Marc Gené, il occupait la deuxième place à moins de deux heures de l'arrivée avant d'abandonner sur casse moteur. Il allait au bout en 2008, mais devait se contenter de la deuxième place. 

Actuellement, de tous les pilotes en activité, le Colombien Juan Pablo Montoya qui a remporté le Grand Prix de Monaco en 2004 et Indy 500 en 2000 et 2015, est le mieux placé pour s’accaparer la précieuse couronne. Bien que vainqueur des 24 Heures de Daytona, il n’est cependant jamais venu au Mans et ne semble pas partager la passion, la détermination et la patience qu’exigent la quête de la Triple Couronne. Trois qualités que l’on retrouve chez Fernando Alonso, en plus de sa fascination pour les héros d’antan, ceux qui bravaient tous les dangers sur tous les circuits du monde au volant de toutes les machines possibles.

Pas étonnant, dès lors, que dimanche dernier, le double champion du monde F1 (2005 et 2006), défia le fameux « Brickyard » (originellement l’ovale était pavé de 3.2 millions de briques dont il ne reste qu’un mètre symbolique sur la ligne départ/arrivée. Ndlr) de l’Indiana pour se rapprocher de la Triple Couronne. Alonso qui s’est imposé à Monaco en 2006 et 2007, rêve de remporter les 500 Miles et, plus tard, les 24 Heures du Mans afin de montrer qu’il est le meilleur pilote de sa génération.

"Il a gagné Monaco deux fois et il lui reste plein de temps pour gagner Indy 500 et Le Mans"
Jacques Villeneuve

L’histoire est belle, forcément ! Elle parle au cœur de tous les fans de sport auto, elle souligne l’incroyable flamme qui brûle dans les entrailles de l’Espagnol. « J’adore la course auto, sous toutes ses formes, depuis que j’ai tenu un volant pour la première fois à l’âge de 3 ans, explique le natif d’Oviedo. J’ai aussi toujours eu une fascination pour ce que l’on appelle les bons vieux jours où les plus grands pilotes se produisaient dans tout un tas de catégories différentes. Ils me semblent qu’ils poursuivaient leur rêve sans contraintes, ni barrières. Les 500 Miles, les 24 Heures du Mans, les Grands Prix… J’ai toujours voulu expérimenter cela. Vivre ça ! Je me suis imposé en F1, et je voudrais coiffer cette « Triple Couronne » mythique. Je sais que c’est un énorme challenge. Il y a quelques semaines seulement, je ne connaissais rien de la technique en Indycar, rien des stratégies, rien des courses sur ovales, rien des ravitaillements, des procédures de départ… J’ai dû apprendre tout cela mais je n’ai jamais eu peur de ne pas être prêt. Je n’ai jamais eu d’inquiétude à ce niveau, ni à aucun autre. C’est un challenge énorme, mais terriblement attractif. Avoir huit titres de champion du monde et battre le record de Michael (Schumacher) serait génial mais je n’ai plus assez de temps pour cela. Par contre j’ai encore la possibilité de faire mienne cette Triple Couronne. Je me considère comme un « racer », un pilote complet capable de s’adapter à tout type de voiture, et le meilleur moyen de le montrer est de relever ce défi. » Un défi presque mené à bien dès sa première tentative puisqu’il était en lice pour la victoire avant que son moteur ne rende l’âme à 21 tours du but.

« Un pilote de course recherche toujours un feeling, note Mario Andretti. Fernando est l’un des tous meilleurs et a vite trouvé le sien. Il aurait pu s’imposer.  » Un avis totalement partagé par le Grand Marshal des prochaines 24 Heures du Mans, Mark Webber. Mieux, le pilote australien vainqueur de 9 Grands Prix en F1 et Champion du Monde WEC en 2015, affirme qu’Alonso a toutes les cartes en main pour devenir le deuxième pilote après Hill à coiffer la Triple Couronne. « Il peut y parvenir au cours des 10 prochaines années, note celui qui a mis fin à sa carrière au terme de l’exercice 2016. Il n'a pas à se précipiter. Indy 500 est à ses yeux le trophée le plus difficile à obtenir, et je ne suis pas loin de penser comme lui. Comme pour les 24 Heures, l’opportunité doit être là et ça peut prendre du temps. Plus que sa compétence qui ne fait aucun doute, c’est la faim qui l’anime et la mentalité qui est la sienne qui lui permettront de triompher. »

Du célèbre Speedway de l’Indiana au non moins fameux virage du Circuit des 24 Heures, il n’y a qu’un pas d’un Indianapolis à l’autre que l’Espagnol franchira dès qu’on lui proposera une machine pour gagner. Pressenti pour disputer l’édition 2015 de la classique sarthoise au volant d’une Porsche 919 Hybrid LMP1, il n’avait finalement pas eu l’aval de Ron Dennis, son patron d’alors chez McLaren. Nico Hülkenberg l’avait remplacé avec le succès que l’on sait. En 2014, alors qu’il était encore membre de la Scuderia Ferrari, il était déjà venu aux 24 Heures, pour donner le départ de l’épreuve. Fasciné par la magie du Mans, il sait qu’il disputera un jour celle qu’on appelle aussi la plus grande course au monde. Le concernant, la question n’est pas si, mais quand !

« Il a gagné Monaco deux fois et il lui reste plein de temps pour gagner Indy 500 et Le Mans », affirme Jacques Villeneuve pour qui le temps a justement manqué.  A l’inverse du Québécois, Alonso, à 35 ans seulement, sait qu’il a beaucoup d’années devant lui. « Les 24 Heures du Mans, je les ferai dès que possible, peut-être l'année prochaine ou dans les années à venir. J’ai le temps. », a-t-il souvent répété au cours des dernières semaines…

Dimanche, loin de le faire renoncer, sur tentative avortée sur le mythique « Brickyard » de l’Indiana n’a fait que décupler son désir. Plus que jamais, il a les 500 Miles d’Indianapolis et les 24 Heures du Mans dans son viseur !

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