24 Heures du Mans - SimRacing : simuler, c'est jouer aussi !
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24 Heures du Mans - SimRacing : simuler, c'est jouer aussi !

Simuler le pilotage est depuis des décennies l’envie de nombreux développeurs et studios de jeux vidéo. Au point d’avoir aujourd’hui des « jeux », devenus des outils de travail pour beaucoup de pilotes dans le paddock. Rouler sur le grand circuit du Mans tous les jours ? c’est possible.

Il y a un monde entre Night Driver, premier jeu de pilotage avec une vue « à la première personne », apparu à la fin des années 1970, et les jeux ultra-réalistes d’aujourd’hui, comme Forza Motorsport. Dans ce sous-genre des jeux de course, les jeux de simulation, Gran Turismo a marqué un tournant. Lancé en 1997, il reprenait déjà quelques voitures des 24 Heures du Mans, et permettait, manette en main, de se prendre pour un pilote - à l’époque sur des circuits fictifs. Résultat, 10,84 millions d'exemplaires vendus. Rapidement, Le Mans s’est invité dans la série GT, mais aussi dans la série concurrente, Forza Motorsport, disponible sur Xbox. Les 24 Heures du Mans ont même eu droit à un jeu au tournant des années 2000, sur PlayStation, PS2, Dreamcast…

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Le circuit des 24 Heures du Mans était représenté avec plus ou moins de fidélité selon les titres. Sur des jeux « arcade », l’enchaînement Indianapolis / Arnage pouvait se faire à 250 km/h, sans problème. Sur d’autres jeux, au contraire, il fallait être fin, précis, pour pouvoir aligner un temps. Comme les vrais pilotes. Depuis plusieurs années, en plus des jeux pour le grand public, ce sont des simulateurs professionnels qui se multiplient, destinés aux pilotes, pour les accompagner dans leur préparation.

Porsche ou encore Toyota possèdent leurs propres simulateurs maison, à l’image des équipes de Formule 1. Sortes de laboratoires secrets, ils aident les pilotes à parfaire leur connaissance du Mans et des autres courses du championnat, et permettent aux ingénieurs de tester plusieurs scenarii. Des épisodes de pluie, la canicule, des températures très basses… Tout ou presque peut y être simulé, pour comprendre la réaction de la voiture, et aider le pilote à se préparer à toute éventualité.

L’Automobile Club de l’Ouest impose depuis plusieurs années un passage dans un simulateur aux pilotes qui débutent en Sarthe (chez AOTech, en région parisienne). L’organisateur peut ainsi simuler un trafic important dans la ligne droite des Hunaudières, la mise en place d’une zone SLOW ou encore l’apparition d’une averse.

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« Un simulateur possède des atouts réels face au pilotage classique. Pas besoin de louer un circuit, d’y emmener la voiture, de prévoir les assurances, le carburant, ni même de se préoccuper de la météo », confie Darren Turner, qui gère la structure de simulation Base Performance Simulators, à quelques kilomètres de Silverstone. Le pilote officiel Aston Martin Racing utilise des simulateurs depuis des années pour apprendre les circuits, rester en forme, mais aussi tout faire pour compléter sa connaissance des circuits dans les moindres détails. C’est aussi le cas de son équipier Nicki Thiim. Le jeune Danois est un vrai « simracer[2] ». « Cela me permet d’espionner la concurrence. Non, c’est avant tout un outil pour s’améliorer, mais aussi pour passer du bon temps avec des amis, partager des sensations avec une grande communauté ».

Beaucoup de pilotes ont à la maison un simulateur, plus ou moins complet, pour maximiser leur temps derrière un volant. C’est le cas par exemple de Romain Dumas, vainqueur en 2016. Un autre pilote se livre fréquemment à des courses en ligne, José Maria Lopez. Sur le titre iRacing, qui reproduit de manière très fidèle le grand Circuit de la Sarthe (le tracé a été scanné au laser), l’Argentin possède une vraie notoriété, et affronte régulièrement des pilotes virtuels, aux quatre coins du monde. Même Frank Biela, vainqueur à cinq reprises des 24 Heures du Mans et aujourd’hui retraité, continue de rouler, pour le plaisir, sur iRacing. Il ne faut plus parler d’un jeu, mais d’un véritable outil, tant du point de vue du pilote que de l’ingénieur.

Les simulateurs ne sont qu’une antichambre de la compétition réelle ? Non. Les jeux de course sont devenus si populaires qu’ils sont au cœur de la montée en puissance de l’e-sport. Oui, il existe des compétitions dédiées aux courses virtuelles, comme la Forza RC, dont la finale de la saison 3 se tiendra ce week-end… aux 24 Heures du Mans.

Les champions virtuels, dont plusieurs Français reconnus dans le milieu, n’ont rien à envier aux pilotes « réels ». Jusqu’à 8 heures d’entraînement par jour, des courses partout dans le monde, des récompenses de plusieurs milliers d’euros. Une vie de pilote, derrière l’écran, que certains voient comme une première étape… vers un statut de pilote de course, dans la réalité. Après tout, certains ont montré la voie comme Jann Mardenborough, vu aux 24 Heures du Mans en 2013, 2014 et 2015 ou Lucas Ordóñez, vu de 2011 à 2015. Tous les deux avaient gagné la GT Academy, filière virtuelle de PlayStation vers un rôle de pilote bien réel. Une carrière commencée manette en main, puis menée au volant d’un prototype ou d’une GT, au Mans.

[1] FPS, First Person Shooter, jeux de tir à la première personne
[2] pilote virtuel

Photo : détail du volant d'une Ferrari 488 GTE, engagée dans la 85e édition des 24 Heures du Mans.

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