Vous êtes triple champion de WTCC. Pourquoi avoir choisi l’endurance cette saison ?

« Je cherchais tout simplement défi un plus grand. Je savais qu’en acceptant de courir en Championnat du Monde d’Endurance (FIA WEC), j’allais grandir en tant que pilote, avoir la possibilité de conduire une voiture bien plus rapide. J’ai pensé que cela serait un pas en avant dans ma carrière. C’est un championnat où beaucoup de pilotes aimeraient être. Cela ne veut pas dire que le WTCC n’était pas assez bien pour moi, il représente même une bonne partie de ma carrière. Cela m’a permis de revenir en Europe et de décrocher trois titres de champion du monde, mais maintenant, je me trouve à un niveau supérieur. »  

Comment voyez-vous la saison du Championnat du Monde d’Endurance qui débute ?

« Je pense que cela va être un gros combat. Nous revenons plus forts cette année, avec une bonne voiture. Nous avons beaucoup travaillé cet hiver, mais le chemin est encore long, beaucoup de choses peuvent encore changer. Je pense que la saison va être excitante, Porsche reste cependant le favori, la marque domine depuis deux ans. Le FIA WEC est très compétitif. Presque tous les meilleurs pilotes du monde sont ici, il y a aussi beaucoup de constructeurs aussi bien en LMP1 qu’en LMGTE Pro, les voitures sont belles. Je suis heureux d’en faire partie. » 

Dans moins de deux mois auront lieu les 24 Heures du Mans (17 et 18 juin). Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

« Le Mans est un rêve pour moi. De plus, je vais disputer cette course dans la catégorie reine, en LMP1. C’est juste incroyable, je suis vraiment impatient d’y être. C’est une épreuve vraiment importante et mythique. Tout le monde connaît Le Mans, tout le monde veut être au Mans, tout le monde veut gagner Le Mans, même lorsque vous avez été pilote de Formule 1. Comme je l’ai précisé, nous avons travaillé très dur afin d’être prêts pour toute la saison, mais aussi pour les 24 Heures du Mans, bien entendu. Maintenant faire une course « propre » ne suffira pas. Il faudra réaliser une course propre et être rapide. Nous espérons vraiment être compétitifs ou du moins dans la bataille. Si vous êtes dans le coup, vous avez vos chances. » 

Comment gérez-vous le fait de devoir partager la voiture avec des coéquipiers ?

« C’est certainement l’une des choses les plus faciles à laquelle il a fallu que je m’habitue depuis que je suis arrivé en endurance ! Quand je ne suis pas dans la voiture, je sais parfaitement qu’il y a quelqu'un comme moi dedans, même plus vite et meilleur. Je partage l’auto avec de super pilotes (Mike Conway et Kamui Kobayashi, ndlr), je ne suis donc pas du tout inquiet quand ils sont au volant. Le plus difficile, c’est quand vous êtes hors de l'auto, devant un écran. Normalement, vous pilotez tout au long de la course et là, vous ne la disputez qu’à un peu plus de 30%, c’est tout. C’est ça qui est compliqué.»

Qu’est-ce qui est le plus difficile pour vous ?  

« Il s’agit de ma première saison en endurance, je vais devoir apprendre à gérer le trafic en conditions de course, ne pas faire d’erreur. Il y a une grande pression sur moi. J’ai su saisir cette opportunité de rejoindre Toyota et j’en suis heureux. »

Avez-vous une préparation particulière en vue des 24 Heures du Mans ?

 « J’ai fait beaucoup de choses depuis que j’ai commencé ce programme. Je m’entraîne plus dur qu’avant car ces voitures sont bien plus exigeantes au niveau physique que celles de tourisme. La vitesse est plus importante, je dois être encore plus concentré. Je m’y prépare déjà depuis une année déjà, mais je sais que pour les 24 Heures du Mans, il faudra que je travaille encore plus dur. Je suis le dernier arrivé, je dois m’habituer à la voiture et aux nouvelles pistes. »

Depuis cette interview, José María López a connu une sortie de piste avec la Toyota TS050 Hybrid n°7 au niveau du virage de Copse, lors des 6 Heures de Silverstone, première épreuve au calendrier du FIA WEC. Plus de peur que de mal pour l'Argentin comme il le confirme : « La course avait pourtant bien débuté, puis est arrivé ce problème de barre antiroulis à la fin du relais de Mike (Conway). Kamui (Kobayashi) s’était vraiment bien débrouillé pour tenir le rythme et j’avais donc hâte de prendre le volant. Mais il a commencé à pleuvoir et c’est en arrivant à Copse que j’ai eu ce problème à cause d’une combinaison de facteurs : la barre antiroulis, la piste mouillée et le fait d’avoir roulé sur un vibreur avec un pneu arrière. Le choc a été violent et j’avais un peu mal au début. Je suis donc heureux que les examens n’aient décelé aucun problème et maintenant prêt à revenir pour Spa. »

Photo : Laurent Cartalade / VSA 

La citation à l'issue de la course provient de communiqué de presse de l'équipe.