« Il a donné une véritable leçon de vie à tout le monde ». C'est en ces termes que Romain Dumas, vainqueur de la 84e édition des 24 Heures du Mans avec la Porsche 919 Hybrid n°2, a résumé l'exploit de Frédéric Sausset, pilote quadri-amputé suite au développement d'une bactérie virulente en 2012.

Frédéric Sausset et ses coéquipiers, Christophe Tinseau et Jean-Bernard Bouvet, ont reçu les honneurs du podium. Particulièrement applaudis par le public des 24 Heures du Mans qui sait reconnaître les exploits, l'entrepreneur de Blois est revenu sur son aventure lors de la traditionnelle conférence de presse d'après course : « Je me sens bien car il y a eu beaucoup de pression autour de cette aventure. Passer le drapeau à damiers était, pour nous, le but ultime. Nous n'avions pas d'objectif en termes de résultat. Grâce à mes coéquipiers, Christophe Tinseau et Jean-Bernard Bouvet, qui sont des pilotes émérites, nous avons terminé cette course. Nous avons vraiment envie de profiter de cet instant. »

En course, Frédéric Sausset a réalisé 8 relais. Autant que ses coéquipiers et autant qu'un pilote valide. « À Silverstone j'avais beaucoup peiné et ici les relais se sont très bien déroulés. Nous bouclions 11 tours entre chaque relais. Je n'ai pas ressenti de fatigue exacerbée. Nous avons respecté le cahier des charges que nous nous étions fixés. Je devais accomplir 8 relais. Il fallait également ménager mon bras. »

Émotionnellement Jean-Bernard Bouvet (8 participations aux 24 Heures du Mans) a sûrement vécu l'une des plus fortes éditions de sa carrière. « On dit que chaque édition est différente mais celle-ci, d'un point de vue émotionnel, c'est puissance mille. Je remercie Fred de m'avoir inclus dans la boucle ».

Hormis la casse de l'embrayage, la Morgan-Nissan s'est montrée fiable et aucun écart de trajectoire n'a été constaté. « On n'a pas entendu parlé de nous durant toute la course. Il y a eu zéro erreur de commise, pas de tête à queue. La seule chose prévisible c'était le problème d'embrayage que nous avons rencontré. Nous utilisions, pour la première fois aux 24 Heures, un embrayage centrifuge. Nous savions qu'il y avait un risque et les mécaniciens y étaient préparés. Sans cette heure passée au stand, nous aurions été bien placés. Cela aurait été la cerise sur le gâteau. Le principal était de terminer la course et que Fred roule autant que les autres pilotes », explique Christophe Tinseau.

Quant à la suite à donner à cette aventure, Frédéric Sausset répond : « Il est né au cours de cette aventure une famille SRT41. Cette famille aura du mal à se séparer. Personnellement, je me sens très bien dans le sport auto. J'ai fait des rencontres incroyables. Comme je le dis souvent, j'oublie mon handicap lorsque je suis sur un circuit. Je ne compte pas me passer de ce bonheur. Il y aura une suite dans le sport automobile. Il existe plusieurs pistes. Lorsqu'elles seront bien travaillées et fiables, nous pourrons les évoquer ».

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PHOTO : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES DU MANS, 24 HEURES DU MANS, SAMEDI 18 JUIN, COURSE. Frédéric Sausset, pilote quadri-amputé est entré dans la légende des 24 Heures du Mans.